Vasistas? 01 : Fenêtre sur la techno
Scène

Vasistas? 01 : Fenêtre sur la techno

Avec Vasistas? 01, l’art interdisciplinaire est à l’honneur au Théâtre La Chapelle, durant tout le mois de  février.

Qu’est-ce que c’est? Was ist das? Voilà, selon Richard Simas, la question qu’il faut se poser devant Vasistas? 01. "Un vasistas, c’est un petit vantail mobile pouvant s’ouvrir dans une porte ou une fenêtre, et par lequel on peut demander: qui est là, qu’est-ce que c’est?, explique le directeur artistique de l’événement.

C’est une excellente métaphore pour la fenêtre sur l’art interdisciplinaire qu’ouvre le Théâtre La Chapelle, durant tout le mois de février." Vasistas? 01 succède au Mois multidisciplinaire, dont la première édition s’est déroulée au TLC, l’an dernier. "Derrière Vasistas, il y a la même idée de base que derrière le Mois multi, soit d’offrir un mois d’activités hybrides. Mais comme le mot multidisciplinaire ne faisait pas l’unanimité, nous avons choisi de parler plutôt d’arts interdisciplinaires." Pour la deuxième année, l’événement est présenté en collaboration avec les productions Recto-Verso, de Québec, qui organisent simultanément un mois d’activités.

Cinq shows "inter" s’enchaîneront sur la scène du théâtre de la rue Saint-Dominique. Tout d’abord, les 2 et 3 février, la troupe israélienne Theater Clipa arrive ici avec Wanted, une pièce sans parole sur le thème de l’égarement bureaucratique. L’histoire d’un citoyen en quête d’un formulaire a remporté le Prix de la meilleure oeuvre d’avant-garde de l’Académie israélienne du théâtre. Il s’agit de la première nord-américaine de la compagnie de Tel-Aviv, qui fera aussi escale à Calgary et Québec. "C’est du théâtre éclaté, racontant une aventure à la Kafka, précise Richard Simas. Il y a dans ce spectacle un côté impressionniste qui rappelle le travail de Robert Lepage ou de Carbone 14."

Se pointera ensuite Laetitia Sonami, une performeure qui fait de la musique à l’aide d’un gant électronique muni de capteurs. Sa poésie sonore est produite en direct, à partir de la transformation de ses mouvements en sons. L’artiste californienne d’origine française offrira, la veille de sa prestation du 10 février, un atelier en collaboration avec le Studio XX, sur les femmes et les technologies. Puis, l’installation interactive Fleuve, d’Éric Gagnon, occupera la scène du 15 au 17 février. Avec le cinéaste Pierre Hébert et le musicien Frédéric Lebrasseur, Gagnon grave sur pellicule une oeuvre d’art en direct. "Le projet s’articule autour de l’idée de fleuve comme bassin de l’imaginaire collectif. Les artistes mixent, colorent et manipulent des images vidéo durant une heure", souligne Richard Simas. LA, du regroupement La Bande Vidéo, est une soirée de projections d’oeuvres vidéographiques… sur des écrans humains! Éric Gagnon, qui dirige la compagnie, a sélectionné des vidéos qui seront projetées sur des danseurs tenant des écrans, et accompagnées de la musique qu’il joue avec Fred Fortin. Puis, Arbo Cyber, Théâtre (?), de Québec, viendra clore le mois avec une "pièce interactive pour écouteurs". Le concept est prometteur: tandis que le film Neighbours/Voisins, de Norman McLaren, est projeté sur un écran, deux comédiens improvisent en s’adressant directement à certains spectateurs.

Trois oeuvres s’ajoutent à ces prestations: L’Oiseau de glace, un ensemble d’interventions spontanées de Marie-Andrée Rho; Mémoires vives, une exposition du photographe bricoleur Pierre Crépô; et, à la Galerie Dare-Dare, l’expo Face B, du musicien Martin Tétreault et de l’installateur Jean-Pierre Gauthier.

"L’an passé, les oeuvres présentées étaient très low-tech, bricolées avec trois fois rien. Cette année, une tendance plus technologique s’affirme, révèle Richard Simas. Mais, le plus important, c’est la capacité de communiquer des artistes. Il n’y a pas de créations trop pointues. Notre programmation s’adresse à tous ceux qui ont l’esprit ouvert."

"Le TLC a été mis sur pied par des passionnés de bricolage interdisciplinaire, ajoute le cofondateur du Théâtre La Chapelle. Pour moi, Vasistas est un condensé de ce que l’on a toujours voulu présenter. On a planté l’arbre il y a 11 ans et, maintenant, les fruits apparaissent sur les branches…"

Au Théâtre La Chapelle
Du 2 février au 3 mars