Daniel MacIvor : Drôle de drame
Dans le cadre de son volet Accueil de créations canadiennes, l’Usine C invite la compagnie torontoise da da kamera avec sa toute dernière création In On It, en version originale anglaise, du 27 février au 3 mars. Cette pièce, qualifiée de "drôle et décapante", a été conçue par Daniel MacIvor, directeur de la troupe fondée en 1986.
Alors que La Licorne met à l’affiche une pièce de la dramaturge albertaine Colleen Wagner (voir critique page ci-contre) et que la comédienne Rosemary Dunsmore triomphe au Centaur dans Wit, un autre spectacle s’apprête à nous confirmer, si besoin était, que le théâtre qui se crée dans le ROC (Rest of Canada) n’a rien à envier à la force des créateurs québécois.
Dans le cadre de son volet Accueil de créations canadiennes, l’Usine C invite la compagnie torontoise da da kamera avec sa toute dernière création In On It, en version originale anglaise, du 27 février au 3 mars. Cette pièce, qualifiée de "drôle et décapante", a été conçue par Daniel MacIvor, directeur de la troupe fondée en 1986. Ce n’est pas la première fois la compagnie torontoise débarque chez nous. Depuis The Lorca Play, au Festival de Théâtre des Amériques (FTA) en 1993, quatre de leurs productions ont été vues à Montréal dont Insomnia et Monster.
In On It, déjà présentée à Vancouver, en Écosse et aux Etats-Unis, met en scène un couple gai qui fait surgir une galerie de personnages d’une pièce sous nos yeux. "La pièce, en plus d’être extrêmement divertissante, arrive aussi à défier notre perception de la réalité, de notre identité et de la fugacité de l’existence", a écrit le critique du Philadelphia Inquirer.
La communiqué de presse parle également d’une comédie existentialiste, drôle et terrifiante dans le plus pur style de da da kamera. "C’est vrai que mes créations mélangent souvent le sordide et l’humour, le drame et la comédie, explique l’homme de théâtre joint au téléphone à Edmonton. C’est probablement parce que je suis originaire de Sydney en Nouvelle-Écosse. Cette région (le Cap-Breton) est l’une des plus belles au pays; mais c’est aussi là qu’on recense la plus importante quantité de déchets toxiques en Amérique du Nord. Dès mon enfance, j’ai grandi en réalisant ce paradoxe que sous la beauté se cache un cancer qui menace de tout détruire. C’est très baudelairien."
Dans In On It, Daniel MacIvor est aussi sur scène aux côtés d’un comédien bien connu à Toronto, Darren O’Donnell. "Je voulais travailler depuis longtemps avec Darren. Nous avons la même énergie et le même enthousiasme face à la création. C’est un grand acteur mais également un excellent dramaturge, metteur en scène, scénographe et directeur artistique. Un touche-à-tout comme moi. J’ai tout suite su que je pouvais l’impliquer dans le projet et compter sur sa précieuse collaboration. J’écris un premier jet d’une pièce, mais elle n’est jamais finie avant la fin des répétitions. C’est important pour moi de travailler avec la personnalité des acteurs."
Daniel MacIvor défend un théâtre esthétiquement modeste mais très imagé. Pour lui, l’image la plus simple est souvent la plus riche. "Si je fais gravir une colline à un personnage dans une pièce, je ne veux pas la représenter sur la scène, dit-il. Je préfère que chaque spectateur imagine sa propre colline dans sa tête. Ça fait des centaines de collines différentes. C’est la beauté du théâtre."
Du 27 février au 3 mars
À l’Usine C
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