Choeur et Chorégraphes : Choeur à l’ouvrage
: Le choeur Mruta Mertsi ne fait rien comme les autres. Non seulement il se distingue par son répertoire original qui évoque tant la musique contemporaine et actuelle que les chants sacrés, mais il s’est produit dans des conditions qui sortent de l’ordinaire.
Le choeur Mruta Mertsi ne fait rien comme les autres. Non seulement il se distingue par son répertoire original qui évoque tant la musique contemporaine et actuelle que les chants sacrés, mais il s’est produit dans des conditions qui sortent de l’ordinaire.
Dirigée par André Pappathomas, la chorale, dont la vocation est "d’intégrer le travail d’une chorale à des contextes de représentations divers", n’a pas hésité à donner des performances en plein air, à chanter dans la totale obscurité ou sur le toit d’un édifice, à s’allier à des spectacles de poésie (hommages à Antonin Artaud et à Marie Uguay), et à oser la fusion avec la danse!
C’est dans cette perspective que Mruta Mertsi propose pour une septième année l’événement Choeur et Chorégraphes, à Tangente.
Le spectacle, qui vise à mêler les genres, réunira autour du choeur des créations encore toutes chaudes des chorégraphes Daniel Soulières, Sarah Williams, Lina Cruz, Alain Francoeur, Rolline Laporte, Johanne Madore et Isabel Mohn. Participera aussi à l’expérience, en direct, Armand Vaillancourt. Tous ces artistes s’exprimeront à partir d’une pièce choisie dans le répertoire de Mruta Mertsi.
Parmi ceux qui se sont laissé tenter par l’aventure, la danseuse et chorégraphe Johanne Madore, attrapée à son retour de Paris où, durant une semaine, elle a dirigé des auditions pour dénicher les danseurs qui feront partie de la distribution de La Damnation de Faust, l’opéra de Gounod que monte Robert Lepage, début juin, à l’Opéra-Bastille. "C’est la toute première fois que je participe à Choeur et Chorégraphes. Chaque créateur a choisi sa façon de faire, certains utilisent les membres de la chorale, d’autres pas. Moi, je suis allée rencontrer André Pappathomas en répétition, dans une église. J’ai écouté les différentes pièces du répertoire et j’ai choisi Après la nuit, parce que l’émotion, le thème de la nuit m’intéressent. C’est une pièce chantée complexe, jamais présentée encore en spectacle, et je pense que les gens vont beaucoup apprécier!"
Et ça a donné quoi? "Un solo que je danse en utilisant tout de même les membres de la chorale, qui sont mis en scène, dans la mesure où les liens se font par la lumière et par la scénographie. C’est comme si leurs voix me mettaient en action".
La voix qui s’ajoute au corps, comme un nouvel outil pour la danse? "La voix fait partie du corps, c’est un organe comme les jambes, les muscles, les os. Je ne sais pas si ça élargit le public, de s’ouvrir au chant, mais moi, ça me fascine. J’ai travaillé avec la chanteuse Pauline Vaillancourt pour L’Enfant des glaces; et déjà avec Carbone 14, on commençait à aller dans cette direction. Mais on n’avait jamais le temps de pousser beaucoup plus loin. Là je peux aller au bout des choses. Et de plus en plus de chorégraphes ont envie de ça!" ajoute Johanne Madore, qui n’a pas encore vu ce que tous les autres concepteurs ont concocté, et qui, comme nous, s’attend à des surprises.
La rencontre, rare et multiple, s’annonce d’autant plus riche qu’il s’agit, rappelons-le, de réelles créations. Et la cerise sur le sundae, c’est que, pour une fois, un événement du genre s’étale sur quatre soirs! C’est tentant.
Du 29 mars au 1er avril
À Tangente