Steve Laplante : Rue de l'espérance
Scène

Steve Laplante : Rue de l’espérance

À partir du 2 avril, le Théâtre du Grand Jour présente une "comédie funéraire" (sic) de Steve Laplante, intitulée Le long de la Principale.

À partir du 2 avril, le Théâtre du Grand Jour présente une "comédie funéraire" (sic) de Steve Laplante, intitulée Le long de la Principale. Le spectacle est à l’affiche de la (petite) Salle Jean-Claude Germain, dans une mise en scène de Caroline Lavoie. En fait, il s’agit d’une deuxième production de ce texte créé à l’été 1999, dans un villaage du Témiscamingue, dans une mise en scène de Jean-Stéphane Roy.

Bien qu’il ait quatre pièces à son actif, ce comédien diplômé de l’École nationale ne se présente pas comme un auteur avec un grand A. Steve Laplante est devenu auteur par nécessité car il voulait jouer dans un show à Drummondville, pour sa compagnie du Théâtrium. Comme la jeune troupe n’avait pas assez d’argent pour payer des droits d’auteur, Laplante a décidé d’écrire sa propre pièce…

"C’est très ludique, ce que j’écris, reconnaît Steve Laplante. Par contre, je suis content parce que tous mes textes ont été montés." (Entre deux, sa pièce précédente, a été présentée à La Licorne, il y a deux ans.)

N’empêche que le sujet du Long de la Principale n’est pas léger a priori: la mort du père. C’est l’histoire d’un jeune homme qui insiste pour aller parler à son père mort. Et il va passer la journée à marcher le long de la rue Principale, à Saint-Icitte, dans l’espoir de le rencontrer. Sur son chemin, une galerie de personnages colorés lui feront prendre conscience de sa perte. "T’sé le jeune, lui confie vers la fin de la pièce Vieux Chose, la mort, ça s’apprivoise tranquillement. C’est comme la pêche à mouche." Puis, le fils s’adressera à son père dans un émouvant monologue final.

"Quand j’ai commencé à écrire, je ne pouvais pas faire autre chose que de parler de la mort. Mon père était décédé un an auparavant. Et je voulais représenter toute l’absurdité des événements entourant les funérailles: l’industrie de la mort, le magasinage du cercueil, etc.

Je trouvais que c’était un beau défi d’écrire une pièce de théâtre d’été qui ne soit pas drôle à la base. Je voulais écrire une comédie populaire dans laquelle le public pourrait se reconnaître. Pour moi, ma pièce, c’est un conte. Je me suis inspiré des contes de Michel Faubert. C’est pas du théâtre d’été ni du théâtre d’hiver; c’est du théâtre de printemps! (rires)"

Le thème du paternel s’est probablement aussi imposé à l’inconscient de Steve Laplante à cause de Littoral de Wajdi Mouawad, une pièce dans laquelle un homme, après la mort de son père, part à la quête de ses origines. Le comédien a défendu le rôle principal de cette pièce qui, après sa création au Festival de Théâtre des Amériques, en 1997, a tourné pendant plusieurs mois au Québec et en France.

Steve Laplante n’est pas encore connu du grand public, mais il est en train de faire sa marque dans le théâtre de création à Montréal. Outre Littoral, le comédien faisait aussi partie de Rêves et Willy Protagoras enfermé dans les toilettes de Wajdi Mouawad. Et le directeur du Quat’Sous vient d’écrire pour Laplante une pièce à un personnage, John, qui sera mise en lecture au Théâtre Hector-Ferland, le 5 avril, à 17 h, dans le cadre du Festival d’innovation théâtrale (FAIT). Cette pièce reprend des thèmes cher aux deux hommes de théâtre: l’errance et le sentiment de solitude.

Mais en attendant, l’auteur verra ses mots incarnés par les autres. Il peut compter sur une solide équipe de comédiens: Gary Boudreault, Dominique Quesnel, Audrey Lacasse, Pierre Limoges, Micheline Poitras et Patrice Robitaille. Les concepteurs sont Magalie Amyot, Éric Chamberland et Nicolas Rollin.

Du 2 au 22 avril
Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui