… puisque le monde bouge… : Une maison, un jour
Scène

… puisque le monde bouge… : Une maison, un jour

Création, ces jours-ci, du dernier texte de MICHEL NADEAU, directeur artistique du Théâtre Niveau Parking. Contrairement à son habitude, il n’en assume pas la mise en scène. Double  trac…

Non que Michel Nadeau doute de Guy Freixe, directeur artistique du Théâtre du Frêne, à qui il a confié la mise en scène de … puisque le monde bouge…; loin de là. Il explique: "Quand j’écris une pièce, comme je suis auteur et metteur en scène, évidemment je la vois montée. Dans ce cas-ci, c’est sûr qu’il faut que je lâche, que j’abandonne quelque chose… Et en même temps, en le faisant, j’ai beaucoup appris comme auteur."

Toute l’aventure de cette pièce est un peu particulière, puisqu’elle résulte d’un travail collectif. Création du Théâtre du Frêne, du Théâtre de la Vieille 17, du Théâtre populaire d’Acadie et du Théâtre Niveau Parking, ce projet, dont l’origine remonte à trois ans, dans un goût des directeurs artistiques de travailler ensemble, est né d’improvisations nourrissant l’écriture et de plusieurs séances de travail, occasions de précision et de réajustement en cours de création. Même chose pour la conception et la mise en scène. S’il est l’auteur du texte, Michel Nadeau a travaillé de concert avec ses trois acolytes directeurs artistiques: Guy Freixe, Robert Bellefeuille, René Cormier; … puisque le monde bouge…, la création le fait aussi.

De quoi s’agit-il? Rencontre, lors d’une fête annuelle, des membres d’une famille ordinaire, tissée assez serrée, sans être à l’abri, pour autant, de tout conflit. Cette année-là, chacun des membres vit quelque chose de particulier. "C’est une pièce sur le changement. Ces gens-là ont tous quelque chose dans leur vie qui est en train de changer. C’est latent; dans la journée, on va apprendre ces choses-là. Il y a des personnes qui génèrent le mouvement, il y en a qui le subissent, d’autres essaient de le retenir." Se répercute aussi, à travers les membres de la famille, le mouvement extérieur, le propos rejoignant ainsi la préoccupation du TNP, qui s’intéresse à l’humain contemporain dans son rapport au monde. Arrêt sur image, par un jour d’été: "À la fin, on constate que tout a changé tout doucement, dans cette famille, au cours de la journée."

Pour Michel Nadeau, familier pourtant avec le travail à partir d’improvisations, cette création à quatre représente un défi inhabituel. Et très riche, bien que sur le plan technique, réunir des artistes d’Ottawa, Québec, Caraquet et… Paris, ne soit pas toujours de tout repos. Cette collaboration entraîne l’approfondissement de la réflexion sur l’oeuvre naissante, fournit l’occasion – l’obligation? – d’expliquer rationnellement des choix relevant d’abord de l’intuition. S’il est souvent plus facile d’être "totalement autarcique", le travail à plusieurs a aussi l’avantage de mettre un baume sur la parfois difficile solitude du créateur.

"Ce que ça apporte d’intéressant, réfléchit l’auteur, c’est qu’il y a beaucoup plus de questionnement sur chaque chose: le texte, l’affiche, tout. On espère que le quadruple questionnement a fait qu’on n’a gardé que ce qui était essentiel, bon, valable. C’est un exercice de rigueur, de discussion… Et humainement, tu grandis!", ajoute-t-il en riant.

En tout, 17 concepteurs et comédiens, de quatre compagnies, quatre régions. "On porte ça tout le monde ensemble."

Jusqu’au 28 avril
Au Théâtre Périscope
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