Western romantique pour ombres chinoises : La Balade de Panurge
La Balade de Panurge, un western romantique pour ombres chinoises s’inspire de Khalil Gibran, Hugo Pratt, Sergio Leone et Rabelais… Si le mélange a de quoi étonner, le résultat est un spectacle savoureux, qui vous accroche un sourire pendant toute l’heure qu’il dure.
La Balade de Panurge, un western romantique pour ombres chinoises
s’inspire de Khalil Gibran, Hugo Pratt, Sergio Leone et Rabelais… Si le mélange a de quoi étonner, le résultat est un spectacle savoureux, qui vous accroche un sourire pendant toute l’heure qu’il dure.
L’entrée en salle place le spectateur devant un écran miniature, rectangulaire, sur fond de rideau noir, rappelant un peu le cinéma. Le spectacle, d’ailleurs, n’en est pas si loin: s’ouvrant sur un générique (porté dans le bec d’un oiseau), la pièce présente différents lieux, joue sur la perspective et sur quelques clichés du cinéma.
La promenade de Panurge se déroule dans une série de décors créés par Marie José Houde, qui signe aussi marionnettes, accessoires et éclairages. Surprenants, finement détaillés, colorés, jouant sur l’ombre et la transparence, ils se succèdent pour présenter une auberge, un bistrot, la campagne, une forêt, les abords d’un fleuve. Chaque nouveau tableau amène un ravissement différent.
La minutie des décors se retrouve dans les personnages, marionnettes aux bras et jambes articulés, et aux physionomies étudiées – Panurge à la dégaine à la fois fière et nonchalante, vieillard courbé, jeune femme aux vêtements vaporeux… Mais ce n’est pas tout: une série d’animaux expressifs, grâce notamment à leur corps articulé et à la voix que leur prêtent les comédiens, s’en mêlent: chats, chiens, oiseaux, écureuil, phoque. La mise en scène, très précise elle aussi, joue habilement sur les détails, entre autres grâce aux accessoires. Ainsi, un personnage peut fumer, boire, jouer de la musique, grimper aux arbres.
Aucune prétention dans ce spectacle esthétiquement très beau, souvent drôle, teinté parfois d’un brin de cabotinage amusant dans ce petit monde plein d’invention. Les comédiens Jacques Laroche, également auteur et metteur en scène, et Erika Gagnon jouent tous les rôles avec aisance, transformant leur voix, exploitant avec un plaisir évident la folle liberté permise par les marionnettes, nous faisant croire sans peine que les comédiens sont nombreux derrière l’écran.
Que raconte-t-on? La quête de Panurge, qui se charge de ramener à un ami la femme qu’il aime; son voyage contemplatif, où au fil des rencontres le héros et ses amis de passage devisent sur la guerre et le pouvoir, la pauvreté, le temps, l’amour. Le tout se termine sur la mission accomplie de Panurge, silhouette solitaire posée sur le couchant. Délicieux.
Jusqu’au 21 avril
Au Centre international de séjour