Dominique Porte : En pièces détachées
Scène

Dominique Porte : En pièces détachées

Avant d’aller nous représenter à la Saison du Québec à New York, la chorégraphe DOMINIQUE PORTE présentera un programme double à l’Agora de la danse la semaine prochaine. Attention, création frénétique.

Il y a à peine quelques semaines, la chorégraphe Dominique Porte, présentait à l’Espace Jacques-Brel de Fontenay-sous-Bois, en banlieue de Paris, sa toute nouvelle création, joliment baptisée Retard probable cinq minutes. Le spectacle, encore tout chaud, débarque à Montréal, avec juste ce qu’il faut de recul. "En France, ce fut une vraie première. C’est-à-dire qu’on est parfaitement conscient qu’il y a des éléments à faire évoluer, mais comme le public a très bien réagi, c’est juste stimulant d’avoir encore du travail à faire! Tout a bien fonctionné, on a eu des rappels, mais on a le goût de continuer d’avancer!"

Retard probable cinq minutes, que danseront Sara Hanley, Dominique Porte, Elijah Brown et Fabrice Merlen, est une pièce qu’on décrit comme "un regard inquisiteur sur l’intimité". "J’ai d’abord voulu travailler avec les personnalités des différents danseurs, explique la chorégraphe. Ce qui a donné une pièce de groupe avec des détachements individuels. Chacun est alors amené à poser un regard sur ce qui se passe dans l’univers de l’autre. Ce qui rend le regard inquisiteur, c’est la lecture des différents mondes juxtaposés. On s’observe, on se surprend dans un climat frôlant l’absurde.

"Quand je veux illustrer, je pense à des insectes", ajoute Dominique Porte, dans un rire satisfait. Plus de précisions encore sur ce que nous verrons: "Comme je n’avais pas envie de faire des costumes parce que je tenais à ce que ça nous ressemble, nous dansons en vêtements de tous les jours. L’élément important visuellement, c’est qu’on joue avec des objets, des boîtes de couleurs… On monte dessus, on évolue avec, ce sont comme de petits îlots sur lesquels les personnalités changent et se transforment".

En complément de programme, la chorégraphe a choisi de reprendre Cortex, créée au FIND en 1999, interprétée à trois. Au noyau de la création, Sara Hanley et Dominique Porte, s’ajoute Michael Trent. "Cette pièce n’a pas beaucoup tourné, elle mérite d’être plus vue! Je trouve surtout qu’elle fait un bel équilibre avec la toute nouvelle création. Cortex a bien évolué en deux ans, mais demeure une espèce de boule d’énergie, ce qui est aussi le cas de Retard probable cinq minutes. En fait, les deux oeuvres se complètent tout en faisant contraste. La décision n’est pas encore finale, mais il se peut qu’à l’Agora de la danse, on opte pour deux propositions scénographiques complètement différentes. C’est ce que j’aime de ce lieu, on peut oublier que c’est un théâtre."

Dominique Porte est sensible aux espaces qui lui sont offerts, et c’est une des joies que lui procure la perspective de partir à New York en septembre, représenter le Québec pendant la Saison du Québec dans la métropole américaine, aux cotés des Marie Chouinard, José Navas et William Douglas. "On donnera exactement le même spectacle, mais dans une église!" lance la danseuse-chorégraphe dont la capacité de création est souvent qualifiée de "frénétique".

Terme qui lui convient? "C’est vrai qu’il y a une certaine urgence dans mon travail. Je me questionne là-dessus, je me dis que je pourrais explorer un autre sens du temps, mais c’est plus fort que moi, dès que j’entre en studio, ça y va par là!"

Du 1er au 5 mai
Au Studio de l’Agora de la danse