Andromaque : Les liens du sang
Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort. Voilà la triste histoire d’Andromaque, la tragédie grecque que Jean Racine a écrite en 1667.
Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort. Voilà la triste histoire d’Andromaque, la tragédie grecque que Jean Racine a écrite en 1667. Des ex-étudiants de l’École de théâtre de Saint-Hyacinthe reprennent jusqu’au 12 mai ce sombre classique à la chapelle de l’église Saint-Vincent-de-Paul. Une rencontre (bien sage) entre un texte d’hier et des interprètes d’aujourd’hui, dans un lieu intemporel…
Andromaque met en scène les tractations de puissants… impuissants à s’approprier le coeur convoité! Cette pièce, qui débute un an après la fin de la guerre de Troie, offre un bel exemple de la musicalité des alexandrins. Les comédiens dirigés par Jean-Luc Denis (Marie-Ève Soulard La Ferrière, Jean Sébastien Poirier, Pierre-André Bujold, Robert Lavoie, Annie Ranger, Karine Ricard) se débrouillent plutôt bien avec cette partition exigeante. Frédéric Boivin (Oreste) et Mélanie Laberge (Hermione) se distinguent particulièrement par le panache qu’ils donnent à leurs personnages.
Pieds nus, drapés de toges et affublés d’un collier de barbe ou de bijoux de pacotille, les comédiens se produisent au milieu de l’espace, tandis que les spectateurs se font face. Les concepteurs affirment avoir ainsi cherché à transposer l’effet surround sound au théâtre! Malheureusement, la beauté du lieu est masquée par la scénographie, et non mise en valeur, exemple du fait de la présence de lourds rideaux rouges. Les projecteurs installés à vue offrent quant à eux un éclairage violent et peu subtil.
Malgré ces quelques maladresses, Andromaque séduira ceux qui apprécient que le théâtre s’évade des circuits traditionnels. Il y a quelques semaines, Nathalie Claude faisait danser ses Filles de Séléné dans la superbe chapelle du Collège de Montréal. Cette fois, c’est au tour des héros de Racine de faire valser les mots dans un lieu similaire. La ville aux cent clochers aurait-elle enfin trouvé comment repeupler ses églises?