Urban Tattoo et Mil quinientos metros sobre el nivel de Jack : Coup double au FTA
Dans le solo Urban Tattoo, l’auteure et comédienne de Vancouver Marie Clements se glisse dans la peau de Rosemarie, une enfant des réserves qui quitte son coin de pays en rêvant de mieux. Elle trouvera pire: une jungle urbaine peuplée de sauvages à la peau claire et aux idées noires…
Dans le solo Urban Tattoo, l’auteure et comédienne de Vancouver Marie Clements se glisse dans la peau de Rosemarie, une enfant des réserves qui quitte son coin de pays en rêvant de mieux. Elle trouvera pire: une jungle urbaine peuplée de sauvages à la peau claire et aux idées noires…
"Devant une photo de Jane Russell, une jeune autochtone rêve de gloire hollywoodienne, rapporte le communiqué du FTA. À la poursuite de son fantasme, Rosemarie choisit de quitter son monde de traditions. Le réveil sera brutal. Elle se retrouve à Edmonton comme femme de ménage dans une famille blanche. Victime de racisme et d’abus sexuel, elle deviendra danseuse de club, puis prostituée."
Malgré le sérieux de son propos, la performance de 50 minutes mise en scène par Teri Snelgrove renferme, promet-on, beaucoup d’humour ainsi qu’un intéressant mélange de narration inspirée des conteurs amérindiens et de nouvelles technologies. Cette pièce de "théâtre de guérison" multimédia aux accents autobiographiques fut écrite par Clements à la suite d’un voyage à Fort Good Hope dans les Territoires du Nord-Ouest, le pays de ses ancêtres. Depuis, divers ateliers publics ont eu lieu à Toronto, Calgary, Vancouver, aux États-Unis et à Londres.
Semblable à un songe par ses chevauchements de réalités, Urban Tattoo s’annonce comme une occasion unique de réfléchir à la difficile réconciliation du passé et du présent…
Mil quinientos metros sobre el nivel de Jack
L’enfant terrible de l’avant-garde théâtrale argentine est en ville! L’auteur et metteur en scène de 26 ans Frederico León présente à Montréal Mil quinientos metros sobre el nivel de Jack, une oeuvre-choc qui suscite l’engouement dans les festivals depuis sa création, en 1997. Jouée en espagnol, avec surtitres anglais et français, cette "étude authentiquement hispano-surréelle des relations familiales" se déroule dans une salle de bain. Jack est disparu au fond de la mer et sa femme (interprétée par Beatriz Thibaudin, 80 ans) l’attend dans une baignoire remplie à ras bord. Son fils trentenaire Gaston (Diego Ferrando), vêtu d’un costume de plongée, lui tient compagnie. Se joignent à Gaston une amie (Carla Crespo) et son fils (Ignacio Rogers, 11 ans), eux aussi abandonnés par l’homme aimé.
Les enfants du divorce ne seront certes pas dépaysés par ces histoires de navires familiaux désertés par leur capitaine. Loin d’être un mélodrame pourtant, Mil quinientos… est décrit comme un huis clos en eaux troubles baigné d’humour. Il s’agit d’une histoire non conventionnelle, formée d’impressions, de sensations et de réflexions ironiques. "Quand mes parents se sont quittés, ils ont séparé les objets de valeur: mère m’a pris, mon père a eu la télé", confie Gaston.
Faut-il s’en étonner? Le golden boy du théâtre argentin ne roule pas sur l’or. Ne pouvant s’offrir un espace de répétition, il a demandé aux comédiens de travailler dans sa propre salle de bain! Voilà qui explique peut-être la troublante authenticité du cauchemar aquatique qu’il met en scène… Depuis la présentation de Periodo Villa Villa au FTA en 1997, l’Argentine est une valeur sûre pour les festivaliers en quête de sensations fortes. Mil quinientos… promet d’atteindre de nouveaux sommets en termes de bizarrerie…
Urban Tattoo: au Théâtre La Chapelle, les 25, 26 et 27 mai
Mil quinientos metros sobre el nivel de Jack: au Théâtre Prospero, du 24 au 28 mai