Christophe Alévêque : Humour de combat
Scène

Christophe Alévêque : Humour de combat

Dans le cadre de la série Les Têtes d’affiche, le Festival Juste pour rire présente le dernier one man show de Christophe Alévêque, au Cabaret, du 10 au 21 juillet.

Si Christophe Alévêque n’était pas humoriste, il serait un militant anarchiste qui manifeste lors des Sommets économiques réunissant les grandes puissances mondiales. Mais en attendant, il verse son humour grinçant sur la rectitude politique des biens nantis.

Dans le cadre de la série Les Têtes d’affiche, le Festival Juste pour rire présente le dernier one man show de Christophe Alévêque, au Cabaret, du 10 au 21 juillet. Créé au printemps dernier au Théâtre Trévise à Paris, son troisième spectacle a été qualifié de "grand-messe de la mauvaise-foi" par un journaliste de la Ville lumière. Le principal intéressé, rencontré en mai dernier dans un café près des Grands Boulevards, un peu avant une représentation de ? (c’est le titre du show où l’humoriste se penche sur bien des questions), ne s’en offusque pas outre mesure. Il a la réputation d’être râleur, méchant et terriblement misogyne: "Faut-il confondre parité hommes-femmes et charité?" lance-il sur scène pour provoquer les spectatrices. Ou encore: "Est-ce que deux enfants et une femme, ça fait bien trois raisons pour un homme de boire…"

Méchant macho, le comédien? "J’aime bien quand les gens sont outrés. Surtout les femmes. Et les Québécoises en particulier, car elles réagissent avec plus de violence, au premier degré, à mes blagues sur les femmes."

Mais dans son spectacle, l’humoriste français ne s’attaque pas seulement aux femmes. Bien des sujets lui tiennent à coeur et sont la cible de ses sarcasmes: la mondialisation, le sexe, le capitalisme, la consommation, la famille, les enfants, la culture et les médias. Et aussi des thèmes d’actualité, tels que l’ouverture des marchés, le libre-échange, la mondialisation… "Je suis un militant anti-libéralisme, anti-mondialisation, anti-esclavagisme, anti-George W. Bush, clame-t-il. J’en ai marre de lire dans les journaux qu’une entreprise ne rapporte pas assez et doit licencier des milliers de personnes, même si elle fait des bénéfices de plusieurs millions… C’est révoltant."

"J’aurai aimé être de l’époque de D’Artagnan", poursuit l’humoriste qui porte la petite moustache, comme les Gascons, depuis 15 ans. "Quand on n’était pas content, on sortait le gant, et on se donnait rendez-vous dans le pré au petit matin. Maintenant, pour régler ses comptes, on écrit des textes dans la presse et on amorce des polémiques afin de faire vendre des journaux. Loft Story (un populaire reality show à la télé française; NDLR), c’est une sombre merde. Il ne faudrait pas en parler comme d’un phénomène de société. Contre la médiocrité, il n’y rien comme l’indifférence. Jean-Marie Le Pen, quand les gens ont cessé d’en parler, il est tombé."

Comme son Zorro d’opérette, un de ses sketchs les plus tordants, Christophe Alévêque se bat contre les injustices et la bêtise humaine. "Sans faire la morale, sans dire la messe de façon humoristique et en étant juste assez méchant, dit-il. Je vais plus loin dans ce spectacle qui est plus écrit que le précédent. Plus pointu, j’espère. Je pars du quotidien, de ce qui m’énerve et j’élargis le sujet. De toute manière, tout m’énerve."

Vous aimez quoi? "Ma femme, de temps en temps…"

Au Festival Juste pour rire
Du 10 au 21 juillet
Au Cabaret