Molière en plein air : Jouer dehors
Scène

Molière en plein air : Jouer dehors

Pour ses 50 ans, le Théâtre du Nouveau Monde offre un beau cadeau au public. Il a recréé sa Troupe de jeunes comédiens (recrutés parmi des interprètes récemment diplômés des grandes écoles) pour présenter Molière en plein air.

Pour ses 50 ans, le Théâtre du Nouveau Monde offre un beau cadeau au public. Il a recréé sa Troupe de jeunes comédiens (recrutés parmi des interprètes récemment diplômés des grandes écoles) pour présenter Molière en plein air. Un spectacle d’une heure, léger, sympathique, gratuit, et produit en collaboration avec les Arts de la Rue du Festival Juste pour rire, dans le parc adjacent à la salle de la rue Sainte-Catherine.

Inspiré du Mariage forcé – certes pas la meilleure pièce de l’auteur de Dom Juan -, ce spectacle est d’abord et avant tout une introduction aux comédies de Molière et à la commedia dell’arte en général. Les spécialistes ne découvriront pas grand-chose, mais l’expérience demeure agréable et amusante pour le grand public désirant s’initier au théâtre classique.

Qui plus est, la scénographie de Guy Neveu (une jolie fontaine où trône un buste doré de Molière), les très beaux costumes de Judy Junker, et l’aménagement de cet espace à ciel ouvert contribuent à la réussite de l’entreprise. Par contre, le Parc Hydro-Québec, situé au coeur du Red Light, un lieu très bruyant et distrayant, n’est pas l’idéal pour le théâtre (par chance, le TNM n’a pas monté Britannicus …). Klaxons, sirènes, musique des voitures de Ginos, cris des badauds et feux d’artifice se mêlent aux répliques des comédiens. Heureusement, le Mariage forcé est propice aux lazzis et aux répliques ad lib. Samedi soir dernier, certains comédiens se sont montrés très habiles dans le genre, transformant en tonnerre divin les détonations des feux d’artifice…

La mise en scène signée à quatre mains (Yves Neveu et René Bazinet) manque parfois de rythme et de rigueur. Reste que la fougue et l’enthousiasme de la troupe parviennent à faire oublier ces lacunes. La distribution, bien qu’inégale, nous fait découvrir le jeu de comédiens prometteurs.

C’est le cas d’Antoine Vézina qui incarne Sganarelle, un quinquagénaire sur le point d’épouser la jeune et belle Dorimène (Valérie Cantin), qui joue à fond la coquetterie. Sous le masque du bouffon, son Sganarelle apparaît solitaire et mélancolique. Ce qui colle bien au sous-texte de Molière, dont le comique cache toujours une difficulté de vivre. Éric Paulhus et Dominic Théberge incarnent quatre personnages. Ils colorent avec force et extravagance leurs caricatures des savants écorchés par la plume du créateur de L’Avare

Jusqu’au 19 juillet
Terrain adjacent au TNM