Cyclone : Les mélodies du bonheur
Ils sont tous là. Les vivants, les morts… et même les has been (on taira les noms pour ne blesser personne).
Ils sont tous là. Les vivants, les morts… et même les has been (on taira les noms pour ne blesser personne). L’espace d’une soirée, ils se côtoient sans discrimination de genre ou de style. Aucune cause (sida, paix dans le monde, antimondialisation) n’aurait pu réunir autant de stars que ne le fait Cyclone.
Le "Gala des imitateurs", créé par le Festival Juste pour rire et à l’affiche de la salle Pierre-Mercure, retrace avec brio les grands moments de l’histoire de la chanson populaire de la seconde moitié du 20e siècle. De Mireille Mathieu à Britney Spears; de Gilbert Bécaud à Kevin Parent en passant par Charles Aznavour et Ricky Martin, les huit artistes-chanteurs de Cyclone imitent plus de 200 personnalités!
Brillamment mis en scène par Denis Bouchard, ce spectacle musical – conçu par Bouchard et René Simard et regroupant des artistes de France et du Québec (on a répété à Paris et à Montréal) – est aussi très visuel, théâtral et divertissant. Grâce à une mécanique bien huilée et à une solide performance des interprètes, il peut se comparer à de bons spectacles de variétés de Broadway.
La magie opère avec cette création qui semble reposer sur un excellent travail d’équipe. Chez les comédiens-chanteurs québécois, René Simard anime sans faille ce gala grâce à son ineffable charisme; Pierre Verville prouve qu’il est un véritable caméléon capable aussi de donner une couleur originale à chacune de ses imitations; et Guy Richer effectue un retour remarqué sur scène. Il incarne, entre autres, un inoubliable et tonitruant Gerry Boulet (en duo avec Piaf) et un surprenant Plume en face à face avec Yves Duteil pour chanter la beauté de notre langue. Chez les Français, Sandrine Alexis s’impose avec des imitations acidulées de Céline Dion et Patricia Kaas; Yvonnick Haury personnifie des icônes telles que Cher, Barbara, Dalida et Tina Turner. Et Gérald Dahan (son numéro de danse à claquettes en Mr. Bean est hilarant), Patrick Chagnaud et Michel Villano (qui incarne autant Bruno Pelletier que Céline Dion!) sont tous aussi remarquables.
Toutefois, la réussite de Cyclone ne tient pas uniquement à la force des voix, à la justesse des interprétations et au rythme endiablé de la mise en scène; mais aussi à l’humour féroce et méchant qui permet au spectacle ne pas se limiter à l’hommage convenu (sauf pour un inévitable salut à Charles Trenet). Ces imitateurs ne sont pas des adorateurs. Ils sont surtout des blasphémateurs qui écorchent au passage la suffisance d’un Luc Plamondon, l’ambition d’une Lara Fabian ou le manque de personnalité de certaines vedettes faciles à cloner (un numéro montre le magicien David Copperfield tentant de créer la chanteuse idéale…).
Sous la direction de Marc Lessard et de ses six musiciens, avec six danseurs et de très bons numéros de production, Cyclone nous transporte dans un tourbillon de bonheur musical. Comme soulignait un copain à la sortie du spectacle: en 90 minutes, on se remémore toute une vie de souvenirs. En paroles et en musique.
Jusqu’au 4 août
Salle Pierre-Mercure
Shakespeare-in-the-Park
Dans le cadre de la tournée 2001 de Shakespeare-in-the Park, le Repercussion Theatre présente en anglais, jusqu’au 21 août, La Nuit des rois (Twelfth Night) dans différents lieux en plein air sur l’île de Montréal. À noter, la troupe sera au parc La Fontaine les 13 et 20 août; et au Westmount Park, les 3, 4, 10, 11, 16, 17 et 18 août.
On s’informe au 279-PARK ou sur le site www.repercussiontheatre.com