Stéphane St-Jean : Les copains d'abord
Scène

Stéphane St-Jean : Les copains d’abord

Un an et demi après la création du sanglant White Trash, Stéphane St-Jean et ses acolytes du Théâtre de la Névrose! reprennent possession de l’Espace Geordie avec 27 juillet 1997 (y faisait pas beau).

Un an et demi après la création du sanglant White Trash, Stéphane St-Jean et ses acolytes du Théâtre de la Névrose! reprennent possession de l’Espace Geordie avec 27 juillet 1997 (y faisait pas beau), une "petite comédie grinçante" racontant l’histoire d’une mariée qui comprend, le jour même de ses noces, le sens de l’expression consacrée "pour le meilleur et pour le pire"…

"Cette pièce, c’est avant tout une belle déclaration d’amour à l’amitié, s’exclame Stéphane St-Jean, installé au soleil, sur l’esplanade de la Place des Arts. À l’aube de la trentaine, je me rends compte que, jusqu’à présent, ce qui m’a permis de passer à travers les différentes étapes de ma vie, c’est l’amitié." Sa mariée, Chantal Paradis (Louise Cardinal), vivra un grand jour catastrophique, entourée de son meilleur ami et de ses quatre filles d’honneur – trois copines d’enfance et leur ancienne souffre-douleur, se pavanant maintenant au bras du père de Chantal. Stéphane St-Jean – qui assure aussi la mise en scène – refuse toutefois d’en dire plus sur les malheurs de Chantal, arguant que sa pièce est "un genre de Meurtre et Mystère"…

"Le mariage est un événement très flamboyant, très théâtral, remarque-t-il. Pour un auteur, c’est un excellent prétexte pour réunir des personnages dans une situation extraordinaire." Dans La Nostalgie du paradis, François Archambault tournait le rite nuptial en dérision; Stéphane St-Jean considère plutôt cette cérémonie comme LE conte de fées ultime, avouant toutefois trouver "cocasses" ceux qui prennent la chose trop au sérieux. "Le mariage, c’est avant tout un moment où l’on se déguise, qui a finalement bien peu à voir avec les croyances. On a tous déjà rêvé de porter la robe de Cendrillon!"

On peut s’étonner que l’auteur du pesant White Trash cherche à susciter "le rire gras, le rire jaune et le rire près des larmes", mais lui n’y voit rien d’incongru. "On retrouve dans 27 juillet… le même désir de confrontation, le même excès dans le caractère des personnages, le même rythme syncopé, qui s’explique par mes influences cinématographiques." St-Jean est un autodidacte qui s’est gavé de cinéma, se délectant entre autres de l’oeuvre d’Almodovar, grand maître du mélodrame. "J’admire sa façon de nous faire passer du grotesque aux larmes. Moi aussi, je suis à la fois cynique et fleur bleue, tendre et rageur."

En tentant de transformer en comédie les petites tragédies de la vie, Stéphane St-Jean déclare poursuivre un objectif tout simple. "J’aimerais que les spectateurs comprennent toute la tendresse que j’éprouve envers les humains, tout l’amour que j’ai pour les autres, même si parfois ils me découragent…"

Du 4 au 15 septembre
Espace Geordie