Patrice Gagnon : Le choix des armes
Patrice Gagnon rêve de jouer Caligula tout en se demandant s’il serait à la hauteur de ce personnage grandiose imaginé par Albert Camus.
Patrice Gagnon
rêve de jouer Caligula tout en se demandant s’il serait à la hauteur de ce personnage grandiose imaginé par Albert Camus. C’est le propre des jeunes comédiens de douter de leurs rêves… mais également de persister à avoir de grands rêves. L’acteur de 27 ans ne fait pas exception.
Connu du grand public à cause de son personnage dans Watatatow, sur les planches on le retrouve pourtant dans des productions très en marge dans lesquelles il apprend autant sur son métier que sur lui-même. Après avoir quitté prématurément l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx, en 1997, Patrice Gagnon s’est demandé durant quelques mois s’il avait un avenir dans ce métier. Mais un concours de circonstances lui permit d’amorcer sa carrière à La Veillée, dans la production du Songe d’une nuit d’été.
Sa rencontre avec Alexandre Marine, un metteur en scène russe qui a gagné en quelques années l’estime de la critique montréalaise, a été capitale. Avec le Théâtre Deuxième Réalité, la troupe fondée par Marine, le jeune comédien a trouvé une deuxième famille. Il a participé à trois pièces avec cette compagnie: Hamlet, La Salle no. 6 et maintenant Le Laquais, un spectacle inspiré d’une nouvelle d’Anton Tchekhov, Récit d’un homme inconnu, adaptée et portée à la scène par Marine, qui sera à l’affiche au Théâtre La Chapelle, dès le 4 octobre.
La pièce raconte l’histoire d’un jeune révolutionnaire (Patrice Gagnon) qui se fait engager à titre de laquais auprès d’un homme politique dans le but de l’assassiner. Mais, après sa rencontre avec la servante du fonctionnaire, il tombe follement amoureux. À la fin, il va commencer à douter de ses idées révolutionnaires, et le cheminement du jeune idéaliste va être bouleversé.
Ce récit s’inscrit dans la démarche théâtrale propre à Alexandre Marine, un genre de jeu de miroirs entre la réalité vécue et la réalité scénique, et dans la tradition russe des Stanislavski et Meyerhold. "Pour moi, le résultat est secondaire; ce qui compte, c’est la démarche, dit Gagnon. Voilà pourquoi, quand j’accepte de jouer dans une pièce, c’est d’abord et avant tout pour des raisons qui sont en dehors de l’oeuvre; ce qui importe le plus, c’est le metteur en scène et la gang avec qui je vais travailler."
Outre Patrice Gagnon, d’autres habitués du Théâtre Deuxième Réalité font également partie de la distribution (Stéphane Brulotte, Karyne Lemieux et Vitali Makarov), ainsi que deux nouveaux visages, Hélène Bourgeois Leclerc et Frédéric Paquet.
Du 4 au 21 octobre
Au Théâtre La Chapelle