La LIMonade : Libre-échange
"Lorsque Robert Gravel a inventé l’improvisation, en 1977, c’était dans le but d’essayer de nouvelles choses. Au début des années 90, la LNI a un peu cessé de se renouveler et s’est encarcanée dans une forme plus stricte, ce qui n’aidait pas le spectacle…", raconte François Gagné, conseiller à la LIMonade et improvisateur au long cours.
"Lorsque Robert Gravel a inventé l’improvisation, en 1977, c’était dans le but d’essayer de nouvelles choses. Au début des années 90, la LNI a un peu cessé de se renouveler et s’est encarcanée dans une forme plus stricte, ce qui n’aidait pas le spectacle…", raconte François Gagné, conseiller à la LIMonade et improvisateur au long cours.
Lié à l’impro depuis 21 ans, Gagné connaît le domaine comme sa poche. Dans le sous-sol humide du Belmont sur le Boulevard, où tous les comédiens se réfugient avant et après les matchs de la LIMonade, il philosophe sur l’engouement que provoque l’improvisation, encore aujourd’hui: "Si les gens aiment tant l’impro, c’est parce qu’elle s’adapte à son public et que tout le monde s’y reconnaît."
La LIMonade (anciennement la ligue-école de la Ligue d’Improvisation Montréalaise, fondée en 1991) a compté dans ses rangs Charles Lafortune, Laurent Paquin et Vincent Bolduc (toujours actif). Quant à sa grande soeur, on a pu voir sur ses planches, au fil des années, les Jean-Michel Anctil, François Morency, Stéphane Archambault, et Sophie Caron qui est aujourd’hui à la LNI.
Tous les mardis soir, une centaine de personnes s’entassent au Belmont pour assister à l’expérience. Le style d’improvisation à la LIMonade n’a rien de classique. Ici, pas d’arène de hockey, d’arbitre acariâtre ou de volées de claques. À la LIMo, il n’y a ni bandes ni claques, les joueurs sont des comédiens et l’arbitre est un maître de jeu qui a la mainmise sur le déroulement des improvisations. Un dompteur d’impros, en quelque sorte… Les catégories d’improvisations sont la marque de commerce de la LIMonade. Depuis leurs débuts, on en a inventé plus de 120. Si certaines de ces catégories n’ont pas passé la rampe, d’autres sont devenues des classiques, comme la catégorie Feuilleton, où, pendant toute la saison, un téléroman truffé d’intrigues et de péripéties suffit à garder en haleine le public, jusqu’au prochain épisode…
Une autre catégorie, la Huis Clos, offre quant à elle une écriture scénique des plus intéressantes de la part des comédiens. Les joueurs sont emprisonnés dans un lieu imaginaire fermé et doivent régler un conflit imposé; l’improvisation se termine lorsque le conflit est résolu. Ce soir-là, une nouvelle catégorie avait fait son apparition, le Pentathlon cumulatif: un joueur est seul sur scène et cinq contraintes lui sont imposées, de façon cumulative. L’exercice de style aurait pu mal tourner. Le personnage devait donc avoir un accent, se mettre à chanter, à danser, à rimer, et à jouer "à la manière de Michel Tremblay". Tout ça, en restant cohérent, doit-on le rappeler… Mélange improbable, mais réussi.
Au son de la cloche, tout le monde respire de nouveau. Le comédien s’est, encore une fois, jeté dans la fosse aux lions pour en ressortir bien vivant…
LIMonade
www.limonade.net
Tous les mardis à 20 h
Au Belmont sur le Boulevard
LIM
Tous les dimanches, 20 h
À L’Alizé
Gailaxie: Ligue d’impro gaie du Village
www.gailaxie.qc.ca
Les 3 et 4 novembre
Au Sky
LNI
www.lni.ca
Début de la prochaine saison: le 18 février 2002