Maxim Gaudette : L'ombre et la lumière
Scène

Maxim Gaudette : L’ombre et la lumière

Depuis sa sortie du Conservatoire en 1997, Maxim Gaudette oscille entre l’ombre et la lumière.

Depuis sa sortie du Conservatoire en 1997, Maxim Gaudette oscille entre l’ombre et la lumière. Étonnamment, entre un idéaliste au coeur pur et un tendre amoureux, on a souvent confié au jeune comédien à la figure de Chérubin (rôle qu’il a d’ailleurs incarné) des personnages inquiétants: le soldat perturbé de La Salle des loisirs, le Raskolnikov de Crime et Châtiment, l’enfant monstrueux de Pension Vaudou, un tueur en série dans Fortier

Lui-même surpris, Maxim Gaudette est néanmoins ravi d’interpréter des rôles complètement différents, et qu’on lui permette d’explorer, en toute impunité, ces zones sombres où il n’a pas le droit d’aller… "On a tous une violence en nous, qu’on n’extériorise pas. Moi, je m’y refusais. De jouer ce genre de rôles m’a appris à m’affirmer un peu plus dans la vie. J’ai encore tendance à écouter beaucoup, à faire ce qu’on me dit, mais j’essaie de me forger une opinion et de l’exprimer. Ça rend le travail plus vivant."

Le nouveau rôle de Maxim Gaudette, au Théâtre Denise-Pelletier, réconcilie un peu les deux extrêmes: il enfilera la cape du fougueux d’Artagnan, le quatrième des Trois Mousquetaires. Le comédien s’amuse ferme en compagnie des Carl Béchard (Richelieu), Louis Champagne (Porthos), Normand d’Amour (Athos), Jean Petitclerc (Aramis)…

Gaudette n’avait jamais lu le célébrissime roman d’Alexandre Dumas père, adapté ici par Pierre-Yves Lemieux. "Les Trois Mousquetaires ont souvent été faits à la sauce Walt Disney. Moi, j’en avais un peu une image de héros américains: des justiciers intouchables. Mais en lisant, on se rend vite compte que c’étaient des humains, portant leurs problèmes et un passé pas nécessairement blanc. Et ce qui est bien avec Fernand Rainville (le metteur en scène), c’est qu’il veut faire ressortir autant les mauvais côtés des personnages que les bons. Ça rend la pièce plus intéressante."

Publié en 1844, sous forme de feuilleton, par le boulimique auteur du Comte de Monte-Cristo (on lui attribue quelque 300 livres!), Les Trois Mousquetaires est d’abord le récit initiatique d’un jeune passionné qui se frotte à la vie. "D’Artagnan apprend à se connaître lui-même, et à connaître les Hommes un peu mieux, avec leurs mauvais côtés. Il est très naïf, au départ. Il a beaucoup de coeur, et les mousquetaires reconnaissent en lui la fougue qu’ils ont perdue. Mais en même temps, il est très arriviste. À la fin de la pièce, il est complètement désillusionné. Pour les jeunes spectateurs, ça va être intéressant de suivre cet ado qui entretient plein de rêves, et qui finalement se rend compte que ce n’est pas aussi beau qu’il croyait…"

Ce cheminement du jeune qui "monte" dans la métropole dans l’espoir d’exercer le métier dont il rêve, le natif de Sherbrooke l’a lui-même vécu. Et il se reconnaît un peu dans l’attachant Gascon. "Dans son envie de faire les choses avec coeur et à fond, pour que ça vaille la peine. C’est un peu ce qui m’a motivé au théâtre. Peut-être que je prends ça trop au sérieux, mais j’aime ce que je fais, et je veux que les gens en retiennent quelque chose.

"Je pensais changer le monde en sortant du Conservatoire. Je me disais: les shows que je vais jouer vont être bons… Mais ça ne dépend pas juste de moi! Toutefois, cette désillusion m’a motivé, d’une certaine façon. Ça m’a appris à faire les choses pour moi, à me donner des défis personnels. Ce qui ne veut pas dire être égoïste. Au contraire, ce qui en ressort est bénéfique pour tout le monde."

Un pour tous…

Du 9 novembre au 1er décembre
Au Théâtre Denise-Pelletier