Le Sacre du printemps et Suites : À coeur découvert
Lorsque Nathalie Pernette a entamé la création du Sacre du printemps, son couple était en train de s’effriter et la santé financière de la compagnie de danse qu’elle avait fondée avec celui-là même qui lui brisait le coeur était plus que chancelante.
Lorsque Nathalie Pernette a entamé la création du Sacre du printemps, son couple était en train de s’effriter et la santé financière de la compagnie de danse qu’elle avait fondée avec celui-là même qui lui brisait le coeur était plus que chancelante.
Comme pour conjurer le sort, elle a invité son ex-compagnon à unir pour une dernière fois leurs talents dans une relecture chorégraphique de la célèbre musique du Sacre du printemps, mise en mouvement par Nijinski voilà un siècle. "Nous n’aurions jamais fait Le Sacre du printemps si nous n’étions pas arrivés à cette espèce d’urgence, à tenter le tout pour le tout", raconte Nathalie Pernette. "C’est d’abord la version courte pour piano, plus sèche, dénudée et radicale que la version orchestrale, qui nous a séduits. Elle correspondait aux tensions que notre couple vivait à ce moment-là."
À la création du Sacre du printemps, Andreas Schmid et Nathalie Pernette travaillaient ensemble depuis une dizaine d’années. Elle, danseuse de formation, et lui, féru d’architecture et des arts plastiques, ont créé au fil des années trois duos et deux oeuvres de groupe. Le Sacre du printemps incarne pour la compagnie le chant du cygne puisque, en janvier prochain, Schmid/Pernette portera désormais uniquement le nom de Pernette.
Selon la critique européenne, l’écriture chorégraphique de ce couple, qu’on prenait parfois pour des jumeaux, balance entre la forme et le chaos, entre la douceur et la violence. N’empêche que Le Sacre du printemps, en empruntant des mouvements de Nijinski, reste la pièce la plus classique de leur répertoire. "En fait, tous nos duos comportaient une part biographique, constate Nathalie Pernette. Avec Le Sacre du printemps, celle-ci a explosé en plein jour."
Depuis les premières représentations du Sacre du printemps, Andréas Schmid a abandonné la danse et s’est investi dans le domaine des arts plastiques. Pendant ce temps, son ex-compagne entreprenait la création d’un nouveau duo. Plus dansé que Le Sacre du printemps, Suites reflète la curiosité de la chorégraphe pour Les Cahiers de Nijinski. Comme pour la dernière danse des Schmid/Pernette, la musique de Suites est jouée à quatre mains au piano. "Andréas était fatigué de danser et de créer, il a donc préféré revenir à ses premières amours… Et depuis que Sébastien Laurent a pris sa place, l’interprétation du Sacre du printemps est plus juvénile, plus ludique. Et d’un point de vue psychologique, l’atmosphère est nettement plus confortable pour moi."
Du 29 novembre au 1er décembre
À la salle Multi
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