Le Cirque Éos : Tour de piste
Scène

Le Cirque Éos : Tour de piste

"C’était comme si j’avais cinq ans!" L’acrobate Charles Bussière a souvent entendu des adultes au regard brillant affirmer être retombés en enfance durant le spectacle Imaginaire, du Cirque Éos.

"C’était comme si j’avais cinq ans!" L’acrobate Charles Bussière a souvent entendu des adultes au regard brillant affirmer être retombés en enfance durant le spectacle Imaginaire, du Cirque Éos. "Ils quittent les lieux émerveillés, la bouche grande ouverte!" Après avoir charmé le public d’Europe et d’Amérique au cours des trois dernières années, la première création de la compagnie de Québec pourra enfin être vue à Montréal le temps de six représentations, entre Noël et le jour de l’An. Afin de promouvoir l’événement, trois membres du Cirque Éos ont fait le voyage Québec-Montréal pour se livrer à un sprint d’entrevues.

Dans le dossier de presse du Cirque Éos – aussi volumineux que l’annuaire téléphonique de Québec -, on ne trouve que des louanges. "Le Cirque Éos possède la discipline soviétique, l’imagination chinoise et l’humour bien québécois", résume une journaliste en poste au Mexique. À Strasbourg, Imaginaire est décrit comme un spectacle moderne porté par des "enfants du paradis" ne reculant devant rien pour déclencher fous rires et grands frissons. Fondé il y a trois ans, ce cirque a fait sa marque avec un seul spectacle, vu par 350 000 spectateurs. Après plus de 400 représentations, les 18 interprètes de la troupe ont développé une complicité à toute épreuve. Il faut dire que presque tous ont été recrutés à l’École de cirque de Québec par leur directeur Michel Rousseau, qui a fondé Éos pour donner du boulot à ses diplômés les plus prometteurs…

La directrice artistique et chorégraphe Sylvie Plamondon l’avoue, le succès d’Imaginaire les a tous pris par surprise. "Lors de la création du spectacle, Michel disait à la blague que nous allions le mettre dans la rue!" Âgés en moyenne de 22 ans, les artistes d’Éos ont participé au processus créatif et continuent de suggérer des ajouts au fil des représentations, question de rester sur la corde raide. De ses tournées en Europe (France, Suisse, Espagne, Luxembourg), aux États-Unis, au Mexique et au Québec (Chicoutimi, l’Assomption, Rivière-du-Loup, Sherbrooke, Mont-Tremblant), Charles Bussière, virtuose des barres russes, retient surtout l’accueil qui lui a réservé le public. "Les Québécois sont très démonstratifs, les Européens encore plus – c’est le délire -, mais les Mexicains se manifestent très peu, par crainte de déconcentrer les artistes. Évidemment, plus le public est enthousiaste, plus on a envie de lui en donner. C’est un échange d’énergie."

Selon Nathalie Leroux, administratrice de la compagnie, le Cirque Éos se distingue de son principal concurrent, le Cirque du Soleil, par son côté artisanal, plus humain. "Notre spectacle s’adresse à toute la famille. Soigneusement maquillé, chaque artiste incarne un personnage coloré, qui rappelle ceux des bandes dessinées."

Fier de ses "ambassadeurs", le gouvernement du Québec accordait en mai dernier une subvention de 3,2 millions à Éos, lui permettant de faire voyager son Imaginaire tout en travaillant en parallèle à une nouvelle création, Chapito. Après avoir fait tourner des ballons sur leur nez hors de la province, les enfants prodigues d’Éos nous reviennent aujourd’hui couverts d’éloges. "Le marché est petit au Québec, alors on n’a pas le choix, il faut s’exporter, remarque Nathalie Leroux. Et trop souvent encore, il faut avoir du succès à l’étranger pour être considéré ici…"

Centre Pierre-Péladeau
Du 27 au 30 décembre