L'autre vie d'Éva : Mouvements d'intimité
Scène

L’autre vie d’Éva : Mouvements d’intimité

Sous un titre aux sonorités musicales, invitation de PHILIPPE BEAUFORT, auteur et metteur en scène, à partager, dans un spectacle de théâtre chorégraphié, la danse de son personnage. Au programme: énergie et optimisme.

Née du désir de Philippe Beaufort, directeur artistique de la compagnie Rom Kata, de créer un spectacle "très intime", la pièce L’autre vie d’Éva propose une réflexion sur la solitude. On y rencontre Éva, le soir de son anniversaire; elle est seule. "C’est son parcours que retrace la pièce, à partir du moment où elle décide de se fêter elle-même, explique l’auteur. Ses démons apparaissent alors: ses désirs, ses peurs, ses espoirs. Qu’est-ce qu’elle fait avec tout ça?… En écrivant, j’avais un point d’arrivée: revenir à la simplicité de l’être. Si la situation est particulière, ce n’est pas pour autant un spectacle pessimiste. Pas du tout."

À mi-chemin entre théâtre et danse, L’autre vie d’Éva présente l’évolution du personnage sans avoir recours au texte. "On raconte une histoire en mouvements. À travers ce projet-là, j’avais le goût de pousser plus à fond le travail gestuel, la potentialité narrative du geste."

Le spectacle s’inscrit dans la quête de Rom Kata, compagnie préoccupée du mouvement et de la voix. Travail particulier, à Québec, que celui de cette compagnie, qui veut évoquer, par son nom, la "mémoire du corps" – Kata: série de gestes des arts martiaux transmis depuis des millénaires -, en gardant toujours la conscience de la modernité – Rom: de CD Rom.

Philippe Beaufort a écrit le "texte scénique", qu’il met en scène, dirigeant Marie-Claude Gignac, danseuse et comédienne, seule pendant toute la durée du spectacle. Difficile, dans ces conditions, d’évoquer le cheminement d’un personnage? "C’est en effet un défi que de raconter une histoire seulement physiquement. Mais la pièce demeure accessible, car il y a une trame narrative; les ressorts, l’évolution psychologique sont simplement traduits autrement qu’avec des mots. Ainsi, le rapport entre l’action scénique et la lumière, par exemple, est extrêmement important. La lumière [Louis-Marie Lavoie] est un partenaire de jeu, au même titre que la musique [Sébastien Tremblay] d’ailleurs, qui transmet une forte charge émotive."

À quoi peut-on s’attendre de ce spectacle qui chemine hors des voies plus traditionnelles? "Notre travail n’est pas, esthétiquement, de la danse: c’est plutôt du mouvement. Cela dit, mon objectif est quand même de faire danser les spectateurs, mentalement; qu’ils rejoignent, symboliquement, ce que le personnage ressent."

Jusqu’au 19 janvier
À la salle Multi
Voir calendrier Théâtre