Pièces étrangères – Rentrée
La saison hivernale a déjà débuté à La Licorne avec la reprise d‘Antarktikos, l’intense huis clos glacé du Canadien David Young, habilement recréé par Michel Monty. Depuis le 8 janvier, on peut aussi voir à la Salle Fred-Barry Les Femmes de bonne humeur, première production d’une jeune troupe formée des finissants de la promotion 2001 du Conservatoire, le Théâtre de la Banquette arrière.
Janvier avec Goldoni et Shakespeare
La saison hivernale a déjà débuté à La Licorne avec la reprise d‘Antarktikos, l’intense huis clos glacé du Canadien David Young, habilement recréé par Michel Monty. Depuis le 8 janvier, on peut aussi voir à la Salle Fred-Barry Les Femmes de bonne humeur, première production d’une jeune troupe formée des finissants de la promotion 2001 du Conservatoire, le Théâtre de la Banquette arrière. Serge Denoncourt dirige cette adaptation contemporaine de la comédie "bourgeoise" de Carlo Goldoni. L’auteur italien a aussi les faveurs de la grande salle à côté, puisque le Théâtre Denise-Pelletier présente à compter du 25 janvier son Honnête Fille, dans une mise en scène de Jean-Guy Legault. Marc Béland, Geneviève Rioux, Myriam Poirier, Gary Boudreault et compagnie interprètent cette comédie vénitienne, méconnue en français.
Au TNM, la saison s’amorce le 15 avec une comédie de Shakespeare, Les Joyeuses Commères de Windsor, montée par Yves Desgagnés, qui a fait de Rémy Girard son Falstaff. À l’Espace Go, Serge Denoncourt et Pierre Bernard unissent leurs forces pour diriger Juste la fin du monde, du Français Jean-Luc Lagarce. Cette oeuvre "testamentaire" de feu l’auteur du Pays lointain est portée par une distribution étincelante: Luc Picard, Anne Dorval, Julie McClemens, Monique Miller et… Denoncourt lui-même, qui effectue là un retour au jeu.
Le 22 janvier, le Groupe de la Veillée ouvre sa saison avec La Nuit des tribades, montée par Téo Spychalski. La pièce du Suédois Per Olov Enquist dissèque la "guerre des sexes" à travers le couple formé par August Strindberg et son épouse, incarnés ici par Gabriel Arcand et Anouk Simard.
Février avec Sarah Kane
Cette jeune auteure britannique a fait scandale avec sa première pièce, Blasted, en 1995. Sarah Kane, qui s’est suicidée depuis, nous entraîne dans un univers fait de désespoir, de violence et de souffrance. À découvrir au Quat’Sous, du 21 janvier au 2 mars, dans une mise en scène de Stacey Christodoulou, qui dirige Henri Chassé, Gérald Gagnon et Isabelle Roy.
Le 20 février, Jean-Duceppe présente, en coproduction avec le Théâtre Niveau Parking, Après la pluie, du Catalan Sergi Belbel. Une comédie de bureau, où s’éclateront les Normand Lévesque, Michel Poirier, Lorraine Côté, etc., sous la férule de Michel Nadeau.
Mars avec Tennessee Williams
On attend particulièrement cette production d’Un tramway nommé Désir, montée au TNM par René Richard Cyr. Le chef-d’oeuvre de Tennessee Williams sera joué par un trio prometteur: François Papineau en Stanley, Isabel Richer en Stella et Marie-France Marcotte en Blanche Dubois. Toujours le 5 mars, débute à Fred-Barry Tout court!, un programme absurde qui réunit Comédie, de Beckett, Le Big Boss, de Woody Allen, et Anatole Felde, de l’étrange Hervé Blutsch.
Dès le 12 mars, Molière est à l’honneur au Théâtre Denise-Pelletier, avec une pièce peu jouée ici: Amphitryon, sur fond de mythologie gréco-latine. Yves Dagenais y dirige de jeunes comédiens, dont Luc Chapdelaine et Noémie Godin-Vigneau. Gérard Poirier et Bernard Fortin s’affrontent au Rideau Vert dans Le Grand Retour de Boris S., un duel père-fils imaginé par le jeune auteur belge Serge Kribus, et arbitré par le metteur en scène Denis Bernard. Maxime Denommée et Claude Despins, eux, s’opposent dans Howie le Rookie, une pièce de l’Irlandais Mark O’Rowe sur l’honneur et la vengeance, montée par Fernand Rainville à La Licorne.
Après Nabokov (Camera Obscura), le metteur en scène Oleg Kisseliov s’attaque au poète russe dissident Daniil Harms avec Élizaviéta Bam, produit par les Créations Diving Horse. Dès le 21 mars, au Théâtre La Chapelle.
Avril avec Paul Buissonneau
Avril débute avec le retour de Sam Shepard et de sa pièce Fool for Love, montée à Fred-Barry par Manon Vallée. Le 10, chez Jean-Duceppe, Monique Duceppe met en scène Le Vent et la Tempête, célèbre pièce de Jerome Lawrence et Robert E. Lee, créée en 1955.
Dès le 23, le Rideau Vert met à l’affiche, pour la première fois au Québec, La Veuve rusée de Goldoni (décidément, le réformateur de la commedia dell’arte est l’auteur-vedette de la saison). Entourée notamment d’Emmanuel Bilodeau et Pierrette Robitaille, Geneviève Rochette campe cette veuve joyeuse courtisée par quatre soupirants. Autre rareté au Théâtre Prospero: un spectacle qui porte la griffe de Pier Paolo Pasolini. Le metteur en scène Volodia Ageev (ex-codirecteur du Théâtre Biscuit) s’est inspiré de son roman Teorema pour concevoir Exode. La pièce, jouée entre autres par Jean Turcotte, Martine Beaulne et Carmen Jolin, suit la même trame que le fameux film Théorème: l’irruption d’un mystérieux inconnu bouleverse une maisonnée.
À l’Espace Go, Paul Buissonneau s’attaque à l’oeuvre fantaisiste de Jean Tardieu, ami des surréalistes et des pataphysiciens. Pour ce Cabaret des mots, le truculent metteur en scène fait le montage des textes et crée l’environnement visuel, en plus de diriger Danièle Panneton (idéatrice du projet), Carl Béchard, Violette Chauveau, Élizabeth Chouvalidzé (une revenante!) et consorts.
En mai avec José Navas
Suivant les traces des Michel Tremblay et François Girard, à qui le Quat’Sous avait aussi confié une première mise en scène théâtrale, le chorégraphe José Navas fait le saut de la danse à l’art dramatique en portant sur scène un roman du Péruvien José Maria Arguedas. Adapté par Wajdi Mouawad, interprété par Andrée Lachapelle, Isabelle Leblanc et Renaud Paradis, Les Fleuves profonds pose la question, passablement actuelle, de l’identité et de l’immersion dans une culture étrangère. Du 6 mai au 8 juin.
Par ailleurs, l’Usine C accueille en résidence l’excellente compagnie torontoise da da kamera. Du 16 au 18 mai, Daniel MacIvor y créera Cul-de-sac, un texte de son complice Daniel Brooks. Enfin, soulignons le retour de Théâtres du Monde, présenté par le FTA du 7 au 18 mai. On nous promet quatre spectacles, dont trois issus de l’étranger, pour cette quatrième édition. C’est à suivre…