Macha Limonchik : Drôle de dame
Jouée durant l’été 1998 à Carleton, Des fraises en janvier est reprise par une équipe entièrement renouvelée au Théâtre d’Aujourd’hui. Impossible de ne pas avoir l’eau à la bouche quand Macha Limonchik confie la tendresse que lui inspirent les personnages de ce chassé-croisé amoureux chargé "d’espoir et de beauté".
Si l’on vous offre des fraises goûteuses en plein mois de janvier, méfiez-vous. Vous êtes peut-être un personnage manipulé par Évelyne de la Chenelière, une jeune auteure bien décidée à démontrer qu’il n’y a pas de saison pour savourer une pièce rafraîchissante. Jouée durant l’été 1998 à Carleton, Des fraises en janvier est reprise par une équipe entièrement renouvelée au Théâtre d’Aujourd’hui. Impossible de ne pas avoir l’eau à la bouche quand Macha Limonchik confie la tendresse que lui inspirent les personnages de ce chassé-croisé amoureux chargé "d’espoir et de beauté".
Arrivée au théâtre plus de deux heures avant les répétitions, la comédienne se prête avec sérieux au jeu de l’entrevue. "Ce qui m’a séduite dans ce texte, c’est son ton unique, inhabituel. La langue est très poétique et le propos différent, ne serait-ce que parce qu’on n’y parle pas de famille, mais plutôt de la famille reconstituée que forment les amis."
L’histoire entremêle la vie de François à des extraits du scénario qu’il rédige. Ce dernier a le béguin pour Sophie, qui rêve du prince charmant jusqu’au jour où elle s’éprend de Robert, qui ignore qu’il a fait un enfant à Léa, une copine d’enfance de Sophie. L’année de sa création, la pièce a remporté ex aequo le Masque du meilleur texte original.
"C’est une pièce qui me plonge dans le monde de l’enfance. Ce sont des adultes qui ont des désirs d’enfants, qui jouent et y croient. Ils découvriront finalement que leur désir ne sera accompli que lorsqu’ils accepteront d’agir en adultes." L’environnement sonore de Stéphane Caron contribue à cette impression. "La belle musique de vieux films italiens me réconforte, peut-être parce qu’enfant j’ai écouté beaucoup de comédies musicales, et que c’est ce qui m’a donné envie de faire ce métier."
La comédienne ne tarit pas d’éloges envers les concepteurs, le metteur en scène et ses compagnons de scène Benoît Gouin, Isabelle Vincent et Daniel Parent. Drôle de coïncidence, elle retrouve Philippe Soldevila 10 ans après qu’ils eurent, tous deux, commencé leur carrière auprès de Robert Lepage. "Avec les années, il a pris une assurance tranquille. Nous travaillons dans le rire et la simplicité. Philippe provoque des bouffées de création, et pour moi, c’est très émouvant de voir ce qu’un acteur peut apporter."
Partie en tournée avec Les Sept Branches de la rivière Ota dès sa sortie de l’École nationale, Macha Limonchik a ensuite bifurqué vers le cinéma et la télé. "Ayant une famille théâtrale qui n’était pas montréalaise, ce fut un peu plus difficile. Mais là, les choses se mettent en place. Je sais que je jouerai au théâtre l’an prochain." Cette année, la comédienne a enfilé L’Affaire Dumouchon et (Oncle) Vania, en plus du tournage de La Vie la vie. "La télé a une belle influence sur ma façon de jouer. Cela m’apporte un souci d’authenticité plus grand, même dans la théâtralité." Le petit écran a changé la perception des autres. "J’ai toujours rêvé de faire de la comédie, mais on m’offrait des rôles intenses, peut-être parce que je suis timide, sauvage. Aujourd’hui, c’est le contraire. On me voit d’abord comme quelqu’un de pétillant, de drôle."
Macha Limonchik assure ne pas avoir d’autre rêve que celui de continuer à jouer. "Je suis complètement ouverte, prête à la surprise. En me faisant jouer la comédie, on m’a ouvert des portes sur moi-même et c’est ce que j’aime."
Du 22 janvier au 16 février
Au Théâtre d’Aujourd’hui