Jean-Guy Legault : Le voyage imaginaire
Trois ans après avoir terminé sa formation à l’Option-Théâtre du Cégep Lionel-Groulx, Jean-Guy Legault dirige 10 interprètes, dont Marc Béland, Gary Boudreault et Geneviève Rioux, dans une comédie de Carlo Goldoni présentée au Théâtre Denise-Pelletier.
Trois ans après avoir terminé sa formation à l’Option-Théâtre du Cégep Lionel-Groulx, Jean-Guy Legault dirige 10 interprètes, dont Marc Béland, Gary Boudreault et Geneviève Rioux, dans une comédie de Carlo Goldoni présentée au Théâtre Denise-Pelletier. Pas mal, pour un esprit contestataire, convaincu d’avoir obtenu son diplôme par miracle! Au cours des dernières années, il a entre autres mis en scène 10 spectacles, dont huit de la troupe de théâtre amateur du Collège Jean-de-Brébeuf, en plus de cofonder le Théâtre des Ventrebleus, dont la comédie estivale Le Capitaine Horribifabulo a connu un beau succès. Confiant et très volubile, le metteur en scène de L’Honnête Fille apparaît comme… un homme honnête, au franc-parler étonnant, qui n’hésite pas à confier tout le mal qu’il pense du théâtre "poêle-frigidaire" qui meuble nos scènes. Grand parleur, mais aussi grand faiseur, Jean-Guy Legault promet un spectacle surréaliste et impressionnant, plus près de Broadway que du Venise du 18e siècle.
"Le texte de Goldoni est un merveilleux canevas. Nous nous sommes inspirés de la traduction de Ginette Herry, mais nous l’avons adaptée, prévient-il. Nous avons enlevé un personnage, décidé que Catte et Arlequin ne seraient pas mariés, et ajouté sept chansons." Première comédie vénitienne de Goldoni, L’Honnête fille a été écrite en 1749, mais traduite en français il y a 10 ans à peine. La pièce met en scène les tribulations d’une jolie Vénitienne bien décidée à ne pas perdre son honneur. "Goldoni, c’est le Broadway de l’époque. C’est du théâtre dans lequel tout est gros, un genre de critique sociale emballée. Pour nous, le traitement qui allait avec ça, c’était du Monty Python!" L’équipe a donc multiplié les blagues, décrochages et absurdités. "En réécrivant des scènes et en resserrant l’histoire, nous sommes arrivés à quelque chose de très contemporain."
Nous. Jean-Guy Legault fait partie de cette nouvelle génération de metteurs en scène qui encourage la participation de tous au processus créatif. Ouverts, lui et son collaborateur Simon Boudreault l’ont aussi été dans le choix des acteurs, recrutant autant de nouveaux visages que de comédiens d’expérience. Ensemble, ils ont développé un solide esprit de troupe; chacun interprétera plusieurs rôles, se changeant à la va-vite en coulisses…
L’idée, c’est d’impressionner le spectateur avec une performance très physique, essoufflante même. "Arrêtons de penser que les gens veulent se reconnaître au théâtre! Pourquoi je voudrais me voir sur scène? Aux pièces-téléromans que sont Les Voisins ou 24 Poses, je préfère Hamlet-Machine ou Oncle (Vania), qui font éclater les conventions. L’important, c’est de divertir le public, de lui faire oublier la réalité." Parée pour le décollage, la joyeuse équipe est convaincue de l’importance de ne surtout pas garder les pieds sur terre.
Le metteur en scène espère que cette audace encouragera de jeunes confrères et consoeurs à soumettre à leur tour des projets à de grands théâtres comme Denise-Pelletier. "J’ai l’impression que l’esprit dans lequel nous travaillons va aider; nous sommes libres, nous avons du plaisir et cela transparaît sur scène." Jean-Guy Legault l’avoue sans fausse humilité: il a le sentiment d’ouvrir une porte à la relève…
Du 25 janvier au 16 février
Au Théâtre Denise-Pelletier