Critique: Contes-gouttes
Scène

Critique: Contes-gouttes

Cette 18e production du Théâtre des Confettis célèbre justement l’imaginaire, l’inusable plaisir d’écouter, et d’inventer des histoires.

Le Théâtre des Confettis, compagnie de Québec, fête ces jours-ci ses 25 ans: 25 années de théâtre jeunesse, qui lui ont valu de nombreuses distinctions, dont le Masque de la production Jeunes publics 2000 et le Masque des Enfants terribles 2001. À l’occasion de cet anniversaire, la compagnie présente en primeur le spectacle Contes-gouttes, texte de Louise Bombardier mis en scène par Louise Laprade. Cette 18e production du Théâtre des Confettis célèbre justement l’imaginaire, l’inusable plaisir d’écouter, et d’inventer des histoires.

Contes-gouttes présente une série de petites histoires, racontées "en mosaïque" par Demi-Fée (Éva Daigle), fée joyeuse et maladroite, raconteuse et répareuse de contes, guérisseuse des grandes et petites peurs de l’enfance. À la manière du compte-gouttes qui dose un remède et dispense la guérison, les contes-gouttes de Demi-Fée distillent le réconfort et le plaisir; car Demi-Fée aime, elle le dit bien haut, les histoires qui finissent bien. Avec elle, Arthur (Patrick Ouellet), l’ourson de peluche doux et candide, et Marianne (Julie Daoust), la poupée orpheline, enjouée et franche. Tous trois racontent des histoires pleines de fantaisie pour tromper l’attente de Pierre, petit garçon avalé par son ourson ronfleur…

La pièce commence dans la chambre de Pierre. Lorsqu’on s’envole dans l’imaginaire, le décor s’ouvre, tous les objets grossissent. Les pattes du lit s’allongent: le lit devient chapiteau, servant d’écrin aux histoires. Au centre trône une énorme boîte à jouets; apparaissent aussi les principaux personnages. Les pans du couvre-lit deviennent des rideaux qu’on descend et qu’on remonte sur les différentes scènes. Malheureusement, pour ingénieux qu’il soit, le dispositif scénique ne semble pas tout à fait au point, et mène à des manipulations un peu laborieuses, les mouvements permettant de modifier le décor manquant de fluidité.

Les trois comédiens sont excellents et nous emportent avec enthousiasme dans le monde de Louise Bombardier. Les contes, d’intérêt un peu inégal, sont toutefois remplis d’une agréable folie. Ils nous font connaître, parfois à travers des projections, pas toujours très claires, des personnages divers et amusants: petit garçon aux oreilles de lapin, souris albinos, sorcières sensibles, ourse polaire aimant danser…

Contes-gouttes n’en est qu’à ses premières représentations. Si certains éléments techniques alourdissent quelque peu le rythme, souhaitons que le tout se fasse bientôt plus souplement, afin qu’opère toute la magie de Demi-Fée et de ses histoires réjouissantes.

Jusqu’au 6 février
Au Théâtre Périscope