Massimo Agostinelli : Derrière l'image
Scène

Massimo Agostinelli : Derrière l’image

Légende de la photographie américaine, l’artiste Diane Arbus a inspiré une trilogie au chorégraphe MASSIMO AGOSTINELLI. Tangente présente la première pièce dans le cadre de la série Majeurs/Découverte.

On présente Diane Arbus comme une légende de la photographie américaine. L’artiste, connue entre autres pour ses portraits d’individus vivant en marge de la société (personnes âgées, handicapés mentaux), s’est suicidée au début des années 70, à 48 ans. Son travail et sa vie personnelle déchirée ont inspiré Massimo Agostinelli, qui consacre à la photographe rien de moins que trois pièces.

"Les photos de Diane Arbus sont dérangeantes, explique le chorégraphe en entrevue. Parfois à la limite du grotesque. Elle a créé quelque chose de beau avec des personnages presque inquiétants. Ses photos parlent beaucoup. Quand je les regarde, je vois plein d’histoires dans une image. Après avoir lu pas mal sur la vie de Diane Arbus, j’ai mieux compris son travail."

Des trois chorégraphies imaginées par Agostinelli, on pourra voir Arbus 3, qui sera créée au printemps par la troupe de danse du Cégep Montmorency, mais surtout, ce week-end à Tangente, Brume. "C’est la première de la trilogie. Elle porte ce titre parce que je veux parler d’une femme très talentueuse mais très timide, qui s’est cachée derrière sa caméra. J’ai voulu exprimer qu’à travers cette caméra, on n’a peut-être pas pu, nous, voir clairement son drame personnel à elle, sa dépression, son mal de vivre. C’est une pièce très simple, quelque chose qui est sorti de moi assez vite, et dès le départ, j’ai su où je m’en allais."

Brume est un court solo de 9 minutes, dansé par Ashley Battistelli, une interprète que le chorégraphe a rencontrée à l’école Main Dance à Vancouver. "Elle m’a demandé de lui chorégraphier quelque chose pour la fin de ses études, dit ce dernier. Comme elle était mon assistante, nous avions déjà une bonne complicité. Elle possède une belle sensibilité, elle a compris exactement ce que je voulais. On a très bien travaillé ensemble, et je suis content de lui donner une chance de se faire connaître comme interprète."

Massimo Agostinelli, directeur artistique de Tanz Danse, est chorégraphe indépendant et professeur. Il n’est pas étonnant qu’il se soit intéressé aux différents personnages de Diane Arbus, car Agostinelli, parallèlement à la danse, enseigne le Bouffon. "C’est un peu comme la commedia dell’arte, mais c’est encore plus théâtral. Le Bouffon, ça accentue le côté grotesque, avec, par exemple, des personnages de bossus, de nains, de gros… Comme dans l’oeuvre d’Arbus, il s’agit de personnages rejetés par la société. Il y a toujours un double sens derrière chaque sourire. Si le clown traditionnel fait rire le public, le bouffon, lui, rit du public!"

Brume sera suivie de deux autres découvertes: Les 2 mâchoires III, interprétée par Nathalie Lebel, et une création signée Les p’tites géantes (Sandra Parenteau et Nathalie Valiquette), ces dernières étant reconnues pour leurs chorégraphies ironiques et poétiques. Sonya Biernath, jeune danseuse-chorégraphe torontoise établie à Montréal depuis deux ans, proposera P/ er-tur-b’é, une réflexion sur l’équilibre…

Du 31 janvier au 3 février
À Tangente