Karine Denault : Nouvelle génération
Scène

Karine Denault : Nouvelle génération

Karine Denault , danseuse-chorégraphe qui a terminé sa formation il y a trois ans à l’UQAM, se spécialise depuis dans les solos.

Karine Denault

, danseuse-chorégraphe qui a terminé sa formation il y a trois ans à l’UQAM, se spécialise depuis dans les solos. Sa toute nouvelle pièce, au programme des "Majeurs" à Tangente à compter de ce soir, porte un très joli, mystérieux et séduisant titre: Échine Barricade (I m mobile). "Échine renvoie directement au corps, à la colonne vertébrale, explique Karine Denault. Barricade renvoie quant à lui à ce moment où l’espace renferme, bloque le corps. Quant à la parenthèse qui suit, c’est en même temps immobile, et I’m mobile, son contraire, en anglais. Le jeu de mots illustre bien le propos essentiel de cette chorégraphie: le mouvement dans l’espace, le corps qui, malgré les contraintes, arrive à bouger quand même, par la force qui s’en dégage."

La nouvelle création de Karine Denault, sa troisième, comporte cinq tableaux. Un extrait a déjà été présenté l’an dernier au Fringe Festival of Independent Dance Artists à Toronto, et à Montréal lors du Marathon chorégraphique du FIND. La réaction fut enthousiaste. La

critique a vanté la force et l’énergie de la pièce, le charisme, l’élégance, l’intensité de la chorégraphe-interprète. "Il y a un moment, dans un des tableaux, où je reste au même point, sans me déplacer, tout en étant très mobile. Les pieds bougent, mais tout en demeurant dans un périmètre d’un mètre. Un des commentaires qu’on m’a fait le plus souvent, c’est que les gens ne se rendaient compte qu’au bout de plusieurs minutes que je ne m’étais pas déplacée! C’est une gestuelle trompeuse parce que le mouvement est très fluide, sans temps morts, ce qui donne l’impression que j’ai une prise sur l’espace alors que dans la réalité, c’est une prise fictive."

C’est avec modestie que la chorégraphe accueille la déclaration d’une critique qui a vu en elle la digne représentante de la nouvelle génération de la danse montréalaise. "Je comprends le commentaire comme étant la reconnaissance d’un travail qui propose quelque chose de différent, qui peut-être se démarque."

Échine Barricade (I m mobile) sera dévoilée dans son intégralité dans un programme qui comprendra aussi la plus récente pièce de la chorégraphe-interprète canadienne Jane Mappin. Intitulée Rouge, il s’agit d’un duo que la créatrice dansera avec Peter Trosztmer. Une chorégraphie qui intègre une sculpture de John Heward. Jane Mappin interprétera, de plus, un solo de Serge Bennathan. Karine Denault, qui a déjà travaillé avec Jane Mappin en séminaire, n’a pas encore vu les pièces de sa consoeur, mais elle fait confiance à Dena Davida, directrice de Tangente, qui a choisi de les jumeler. "Je crois que Dena a eu l’impression que le travail relativement formel de part et d’autre pouvait bien se présenter en une même soirée! Par contre, je crois que le duo que livrera Jane est plus éclaté, plus théâtral que ce que je fais. Nous nous complétons dans nos différences."

Du 21 au 24 février
À Tangente