Le Pingouin : Tout petit la planète
Scène

Le Pingouin : Tout petit la planète

Sébastien en a marre de voir sa mère se préoccuper davantage du sort des enfants d’un bidonville de Bogota que du sien.

Sébastien en a marre de voir sa mère se préoccuper davantage du sort des enfants d’un bidonville de Bogota que du sien. Il décide de la suivre au travail pour lui dire qu’il compte mettre les voiles vers le Nord, fuguer vers un Eldorado glacé. Mais le bambin a mal choisi le moment de sa crise: papa a le coeur brisé parce que Mario l’a quitté et maman s’apprête à inaugurer une conférence où il sera question du réchauffement de la planète, de la peine de mort et de l’euthanasie, entre autres. Mettons que ça va mal pour Sébas, et que ça commence raide pour le spectateur, qui craint la leçon. Mais Jasmine Dubé est une dramaturge d’expérience, capable de faire jazzer les grandes questions sans perdre son petit monde.

"T’avais juste à pas me faire, si ton travail est si important!" Quand sa mère le découvre caché sous une table, Sébastien s’empresse de dire tout haut ce que bien des enfants pensent tout bas. La mise au point qui suivra changera leur vie. Puis, tandis que maman (Jasmine Dubé) va accueillir ses invités, Sébastien (sensible Hugues Fortin) est confié au maître d’hôtel (Denis Roy, impeccable), un employé prisonnier de ses bonnes manières. Ensemble, ils s’amusent comme des fous, imaginant que la table est la Terre et les plats, des pays – "le veau, c’est les États-Unis!" – en guerre. Un cochon placé au centre du champ de bataille (Sonia Cloutier), observe et commente l’action. Chapeau au metteur en scène Gil Champagne et à la scénographe Marie-Pierre Fleury, qui ont donné du rythme et une belle allure à ce spectacle.

Les super women n’ont plus la cote, surtout auprès des enfants, nous fait comprendre l’auteure maison du Théâtre Bouches Décousues. Son Pingouin est à l’image de la vie, avec des bouts un peu longs et des moments de ravissement qui passent trop vite. C’est une oeuvre intelligente sur le temps qui file à l’anglaise, tandis qu’on est occupé à faire autre chose…

Jusqu’au 3 mars
Maison Théâtre