Estelle Clareton : Double jeu
Scène

Estelle Clareton : Double jeu

Estelle Clareton aime passionnément le théâtre et la danse. Depuis que cette ancienne danseuse d’O Vertigo signe ses propres pièces, l’un et l’autre ne cessent de se disputer la meilleure place sur la scène. Malgré une volonté de plus en plus forte de valoriser la danse, Estelle Clareton n’affiche encore que timidement ses couleurs chorégraphiques dans sa nouvelle création, De Julia à Émile, 1949.

Estelle Clareton aime passionnément le théâtre et la danse. Depuis que cette ancienne danseuse d’O Vertigo signe ses propres pièces, l’un et l’autre ne cessent de se disputer la meilleure place sur la scène. Malgré une volonté de plus en plus forte de valoriser la danse, Estelle Clareton n’affiche encore que timidement ses couleurs chorégraphiques dans sa nouvelle création, De Julia à Émile, 1949.

Ça faisait longtemps que la Québécoise d’origine française souhaitait donner vie à cette histoire de souvenirs, qui sert de prétexte à une structure éclatée. De Julia à Émile, 1949 comporte dans la première demi-heure des séquences joliment habillées, dont la musique jazz et la vivacité de la gestuelle évoquent tantôt l’ambiance du cinéma de la Nouvelle Vague, tantôt une comédie musicale. C’est à la fois amusant et nostalgique.

Mais cet enchaînement de souvenirs exige des membres de la distribution d’être à la fois comédiens et danseurs. Malgré la bonne volonté des interprètes de camper des personnages, on aurait aimé que la chorégraphe exploite davantage les habiletés techniques des danseurs de Montréal Danse, invités pour l’occasion, et la présence dramatique d’Hélène Loiselle. Celle-ci incarne une propriétaire de café d’une fragilité touchante, mais dont la présence continuelle demeure effacée.

Puis, survient la deuxième partie au cours de laquelle les tables disparaissent, les références au cinéma s’envolent, les mouvements fluides s’amplifient et la musique devient poignante. Les interprètes se consacrent enfin à ce qu’ils savent faire le mieux: danser.

Du 26 février au 2 mars
Au Théâtre des Deux Mondes