Isabelle Van Grimde : L’amour fusion
"Quoi qu’on en pense, l’abstraction, ça reste profondément humain." Isabelle Van Grimde sait de quoi elle cause. Cette chorégraphe voue un amour inconditionnel au mouvement et à la musique contemporaine. Ses dernières oeuvres mettaient à contribution des compositeurs qu’elle considère comme des alter ego.
"Quoi qu’on en pense, l’abstraction, ça reste profondément humain." Isabelle Van Grimde sait de quoi elle cause. Cette chorégraphe voue un amour inconditionnel au mouvement et à la musique contemporaine. Ses dernières oeuvres mettaient à contribution des compositeurs qu’elle considère comme des alter ego. "Il n’y a pas plus beau dialogue que celui de la danse avec la musique, dit-elle. Et il n’y a pas plus humain que de vouloir travailler avec des gens d’un autre univers."
Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Lors de la création de sa compagnie, en 1992, Isabelle Van Grimde préférait la danse-théâtre et la ciné-danse à la danse formaliste. Son désir de travailler avec le corps, l’espace et le temps est apparu des années plus tard, après un séjour aux Pays-Bas. "La rencontre avec d’autres artistes m’a ouvert de nouveaux horizons", raconte la Québécoise d’origine belge.
Et comment! Au cours des trois dernières années seulement, Isabelle Van Grimde a créé cinq oeuvres dont deux "chorégraphies-concerts". La dernière en lice, Érosio, réunit sur scène les danseuses Lina Malenfant, Annie-Claude Coutu-Geoffroy et Zoë Poluch ainsi que le saxophoniste Rémi Bolduc et le percussionniste Julien Grégoire. "Je ne suis jamais allée aussi loin dans l’intégration de musiciens à un spectacle", dit-elle.
C’est le saxophoniste de jazz Rémi Bolduc qui a d’abord eu l’idée d’Érosio. "Au départ, il souhaitait monter un spectacle musical avec des danseurs dans une cour à scrap. On a laissé tomber ce concept de décor pour ne conserver que l’idée d’érosion de la nature."
Isabelle Van Grimde présente aussi, au cours de la même soirée, une reprise d’un solo qu’elle avait créé pour Lina Malenfant en 1998, et un autre conçu dans le cadre d’un spectacle commandé deux ans plus tard par l’Ensemble contemporain de Montréal. Ce solo, Graffiti pour une nuit blanche, sera interprété par l’excellent Robert Meilleur. "J’ai choisi ces pièces parce qu’elles illustrent de façon chronologique mon évolution professionnelle."
La création d’Érosio est à peine terminée que la chorégraphe est déjà en train de préparer une prochaine oeuvre en collaboration avec la compositrice française Marie-Hélène Fournier. En attendant ce spectacle prévu pour l’année prochaine, Isabelle Van Grimde présentera Érosio dans plusieurs villes européennes. Prévoit-elle s’établir un jour de l’autre côté de l’Atlantique? "Pour le moment, c’est encore ici que je me sens le mieux."
Du 27 février au 2 mars
Au Studio de l’Agora de la danse