Scène

Les Rêves de Katheryna : Ukrainien pour débutants

Hum… par où commencer? Une mise en garde, peut-être? Il ne faut surtout pas se laisser tromper par la présence de Gabriel Gascon: le nouveau spectacle d’Infinitheatre n’a rien d’une création grand public.

Hum… par où commencer? Une mise en garde, peut-être? Il ne faut surtout pas se laisser tromper par la présence de Gabriel Gascon: le nouveau spectacle d’Infinitheatre n’a rien d’une création grand public. D’ailleurs, le comédien y est surtout utilisé comme élément de décor, pour sa bouille de patriarche plus que pour ses talents d’interprète. Disons qu’une bonne connaissance de l’ukrainien peut aider à comprendre ces Rêves de Katheryna, inspirés de La Terrible Vengeance de Gogol, l’essentiel de ce spectacle trilingue étant constitué de chants traditionnels, et le reste, de "sparages" certainement plus agréables à faire qu’à regarder. L’étrange cérémonie orchestrée par le Québécois d’adoption Gregory Hlady constitue sans doute une expérience hors du commun pour les sept comédiens, les deux musiciens et la camerawoman qui s’agitent dans l’aire de jeu. Mais pour celui qui s’use les fesses sur un banc de bois, c’est une autre histoire…

Ce fourre-tout racontant le périple de Katheryna (trop intense Héloïse Depocas) au pays des morts est bâti selon la logique des rêves, par flashs. Entre deux chants, les comédiens déclament des répliques décousues et, surtout, s’amusent avec une ribambelle d’accessoires, de la pâte à pizza dont Gabriel Gascon s’enduit le visage aux tissus et miroirs. Le metteur en scène joue sur scène les réalisateurs en indiquant à chacun comment bouger, tandis que l’action est filmée – sans que l’équipe ne sache encore quoi faire des images. Ajoutez à cela des acrobaties plus effrayantes qu’impressionnantes et de rares pas de danse, et vous aurez une idée de la chose, une expérience décevante menée par des artistes aux feuilles de route pourtant prometteuses.

En somme, cette escapade en Ukraine n’a rien d’un voyage d’agrément, et les spectateurs non avertis risquent de contracter le "syndrome du théâtre de deuxième classe", soit une irrépressible envie de sortir se dégourdir les jambes…

Les 7, 8, 9, 10 mars
RV au Bar Frappé
3900, boulevard Saint-Laurent