Robert Lepage : Le phénomène

En page couverture, un nom revient fréquemment: celui de Robert Lepage. Cinq fois (janvier 1994, septembre 1995, octobre 1996, septembre 1998, mai 2000), sept fois en ajoutant la une consacrée aux productions qu’il dirige; un record inégalé en ces 10 années de Voir Québec. Attraction particulière exercée par l’artiste, ou preuve de la vigueur de son talent et de son inventivité?

Étonnamment, cet homme de théâtre fait trois fois la une au sujet de ses films (Le Confessionnal, Le Polygraphe, Nô). En théâtre, il est question du Cycle Shakespeare et de Zulu Time, création présentée en première américaine lors du dernier Carrefour international de Théâtre de Québec. Du grand maître anglais à un spectacle multimédia sur le monde moderne et la solitude qu’il engendre, voilà qui donne une idée de son talent et surtout, de la variété de ses intérêts.

Il apparaît déjà comme un metteur en scène profondément original avant la naissance de Voir Québec, notamment par son utilisation métaphorique des objets. Dès Circulations, en 1984, il introduit au théâtre un changement qui marquera la production québécoise. Suivront La Trilogie des dragons, Vinci, Les Plaques tectoniques… Plus récemment, La Face cachée de la Lune et Zulu Time.

Pendant ces 10 ans, c’est l’aspect international de sa carrière qui se développe. Ses spectacles explorent différents registres et différents domaines, et Robert Lepage nous surprend toujours. Très en demande dans le monde, il greffe à son travail de création théâtrale son travail de réalisateur, celui de metteur en scène au Québec, au Canada, et dans différents pays, dont la Grande-Bretagne, la Suède, le Japon, en plus de signer la mise en scène de spectacles divers (tournée Secret World de Peter Gabriel, opéras). Considéré comme l’un des grands metteurs en scène actuels, il a été honoré de multiples prix et distinctions. Il a installé, à Québec, sa compagnie et son lieu de création; il y revient toujours.