Soirée en trois mouvements : Danse symphonique
Scène

Soirée en trois mouvements : Danse symphonique

La musique occupera une grande place dans le nouveau spectacle des Grands Ballets Canadiens. Probablement comme jamais jusqu’ici. Et le théâtre de Quat’Sous ouvre à nouveau ses portes à de jeunes chorégraphes.

La musique occupera une grande place dans le nouveau spectacle des Grands Ballets Canadiens. Probablement comme jamais jusqu’ici. Le programme, donné sept fois à compter de ce soir jusqu’au 23 mars, est intitulé Soirée en trois mouvements. Malgré l’appellation un peu passe-partout, le spectacle, nous a-t-on confié, est celui qui correspond le mieux aux aspirations de Gradimir Pankov, directeur artistique des Grands Ballets Canadiens, celui qui lui ressemble le plus. Le gros morceau de la soirée, l’apothéose souhaitée, ce sera la reprise de Symphonie de psaumes, chorégraphie de Jiri Kylian, du Nederlands Danse Theater, sur une musique de Stravinski. On a pu voir la pièce, il y a deux ans, mais la grande différence, c’est que cette fois elle sera présentée dans sa forme la plus majestueuse et achevée, c’est-à-dire avec un orchestre et un choeur de 48 personnes. Le chorégraphe, en ce moment en tournée, ne pourra venir à Montréal, mais il y a délégué son assistant, Hans Knill, avec qui nous nous sommes entretenus. "Avec un orchestre, ce sera magnifique! C’est encore plus excitant. Et je pense que ce sera une expérience grandiose pour le public. Nous présentons souvent cette pièce, à travers le monde, parce que nous pensons que c’est une grande oeuvre, et nous revenons chez vous parce que plusieurs encore ne l’ont pas vue." Symphonie de psaumes, créée en 1978, est une chorégraphie traitant de spiritualité, dont une des particularités est qu’aucun danseur ne quitte jamais la scène. Il s’agit d’une prière physique. Précision de Hans Knill: "Symphonie de psaumes est une oeuvre sur la foi, peu importent les religions. Il s’agit des émotions des gens, individuellement, intimement, mais aussi collectivement. Elle est puissante parce qu’elle parle d’émotions universelles, soutient Knill. J’espère que les gens aimeront le spectacle parce que c’est une pièce qui parle de la vie, tout simplement", ajoute-t-il. Si le clou du spectacle est ce moment où seront réunis danseurs, danseuses, choeur et orchestre, la soirée pourra se vivre en crescendo, puisqu’elle débutera avec deux autres pièces. Deux créations à découvrir, toujours selon les plans de monsieur Pankov, qui aime étonner le public des Grands Ballets Canadiens, en lui proposant, jumelé à certaines valeurs sûres, du nouveau tout chaud. Ainsi, le spectacle ouvrira avec Between Ashes and Angels, une pièce d’Adam Hougland, jeune chorégraphe américain que Les Grands Ballets Canadiens nous ont fait connaître l’an dernier avec la pièce Beyond. La nouvelle oeuvre, qui s’intéresse aux différences et à la nécessité de les transcender, sera dansée par 16 danseurs, accompagnés d’un choeur. Suivra ensuite Possibly six, la toute nouvelle chorégraphie de Didy Veldman, celle à qui l’on doit la fougueuse Carmen des Grands Ballets, il y a deux ans. Sur une musique de Bach (Suite no 2 en ré mineur), jouée sur scène par la violoncelliste Carla Antoun, Didy Veldman se questionne sur les jeux que nous jouons, pièges et sources de plaisir…

du 14 au 23 mars
Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Collision frontale
Ce printemps encore, le Théâtre de Quat’Sous ouvre ses portes, et sa scène, à de jeunes chorégraphes tentés par l’idée de provoquer des rencontres entre le public de théâtre et des artistes du milieu de la danse. La chorégraphe Catherine Tardif a répondu à l’appel, et propose, du 21 au 24 mars, Triométal. Réunissant Marc Boivin, Daniel Parent et Gary Boudreault, la chorégraphie se présente comme "une galerie de portraits cubistes". Une semaine plus tard (du 28 au 31 mars), Manon Oligny reprendra 24XCaprices, d’après un texte de Christine Angot. Interprétée par Anne-Marie Boisvert, Annik Hamel et Mathilde Monnard, cette chorégraphie clôt la trilogie de Manon Oligny, sur le corps sujet et objet. Après s’être penchée sur le corps à travers la mode, la publicité et la pornographie avec XX…x Étude # 1 sur la séduction, après avoir traité de la domination et de la soumission avec La Fiction du désir, Oligny s’est laissé inspirer par les désirs et les excès au féminin, pour 24X Caprices. La pièce a été créée l’automne dernier au FIND, mais le spectacle, depuis, a été peaufiné.

du 21 au 24 mars et du 28 au 31 mars
Au Quat’Sous