La Symphonie des psaumes : Dieu soit loué!
En inscrivant La Symphonie des psaumes à leur nouveau programme, Les Grands Ballets Canadiens de Montréal partent doublement gagnants. D’abord, parce que la compagnie danse l’un des plus remarquables ballets de Jiri Kilian. Ensuite, parce qu’un choeur de 48 chanteurs accompagnent les danseurs sur scène.
En inscrivant La Symphonie des psaumes à leur nouveau programme, Les Grands Ballets Canadiens de Montréal partent doublement gagnants. D’abord, parce que la compagnie danse l’un des plus remarquables ballets de Jiri Kilian (que le public des GBCM connaît et apprécie depuis des années). Ensuite, parce qu’un choeur de 48 chanteurs accompagnent les danseurs sur scène. La seule présence de ces voix puissantes souligne encore plus la dimension sacrée de l’oeuvre du chorégraphe d’origine tchèque.
Créée en 1978, sur une musique du même nom d’Igor Stravinski, La Symphonie des psaumes est une prière en mouvement, qui rend gloire à Dieu. Dès les premiers moments, on comprend pourquoi ce ballet rayonne sur les grandes scènes du monde. Il est construit comme une cathédrale: des mouvements à la fois solides et majestueux, une structure qui ne laisse de place à aucun temps mort et, surtout, une danse en communion avec la musique. C’est d’autant plus impressionnant que la troupe défend avec rigueur et intensité ce morceau d’anthologie.
On ne peut en dire autant des deux ballets qui précèdent la présentation de La Symphonie des psaumes. Si les brèves créations de l’Américain Adam Hougland et de la Hollandaise Didy Veldman sont soignées, elles manquent en revanche de caractère. Dans le cas du ballet de Didy Veldman, le public a davantage applaudi la prestation de la violoncelliste Carla Antoun – qui interprétait sur scène la Suite no 2 en ré mineur de Jean-Sébastien Bach – que la performance plutôt tiède des danseurs. Pourtant, Possibly Six ne manque pas de sex-appeal. Un décor épuré à l’européenne, des mouvements vifs et hachés évoquant la signature d’Édouard Lock, la musique poignante de Bach… Bref, des éléments qui révèlent une artiste en maîtrise de ses moyens. Il semble cependant que la préoccupation esthétique de Veldman ait affaibli la dimension dramatique de sa chorégraphie.
Enfin, la pièce d’ouverture d’Adam Hougland s’inscrit dans la lignée spirituelle de La Symphonie des psaumes. Les danseurs forment un cercle mouvant en face d’un choeur interprétant des chants célestes de William Mundy. Leurs gestes fluides invitent au recueillement. Apaisant.
Jusqu’au 23 mars
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts