ALIS : Jeu de mots
Scène

ALIS : Jeu de mots

Ajout tardif à sa programmation d’hiver, l’Usine C va accueillir pour trois soirs seulement la compagnie française ALIS, actuellement en tournée canadienne avec son plus récent spectacle intitulé …ou 2.

Ajout tardif à sa programmation d’hiver, l’Usine C va accueillir pour trois soirs seulement la compagnie française ALIS, actuellement en tournée canadienne avec son plus récent spectacle intitulé …ou 2. Pour les amateurs, rappelons que la troupe (en fait, le duo) était déjà venue une fois à Montréal, en 1989, à l’Espace Libre.

Fondée en 1982 par Pierre Fourny et Dominique Soria, ALIS a développé au fil du temps une pratique scénique autant singulière qu’originale. Théâtre de formes, d’ombres et d’images difficilement classable, l’art d’ALIS fascine le public de plusieurs disciplines (danse, arts visuels, théâtre…). Avec ses créations, le théâtre devient "une machine poétique à transformer les signes". Un peu à la manière des illusionnistes, les deux interprètes manipulent sur scène des objets et des accessoires pour nous proposer un univers étrange et pénétrant. Un monde qui détourne, l’espace de la représentation, les signes et formes de notre langage en objets poétiques.

Dans …ou 2, deux concepteurs sobrement vêtus de blouses grises manipulent sur scène de grosses lettres et forment des mots en s’amusant à détourner leur sens. Suit une succession d’images, de métaphores et d’analogies qui interpellent le spectateur. "Par sa manière de faire, ALIS initie une expérience du regard à laquelle il n’est pas nécessaire d’opposer la raison", affirme le communiqué de presse de l’Usine C.

De son côté, la critique française ne tarit pas d’éloges envers le travail d’ALIS. "Avec les mots, ils créent des images et avec les images, des mots. Marcel Duchamp et Georges Perec ne sont pas très loin", écrivait Libération. "Ils mettent la réalité sens dessus dessous pour la décortiquer, construisant un théâtre d’objets et de mots, comme autant de pièges qui culbutent les sens, basculent les certitudes…", commentait de son côté Le Monde. Pour Télérama, le travail d’ALIS est plus proche des installations en arts visuels que du théâtre, et il nous "plonge dans un agréable ailleurs". Finalement, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur voit dans leur travail "l’art de subvertir le regard qu’on porte sur les choses et de leur conférer une magie, une folie insoupçonnées: voilà de quel sceau ALIS marque les spectacles…".

Depuis 1983, ALIS a présenté plusieurs spectacles à travers l’Europe et dans de nombreux festivals, dont Avignon. Les titres de leurs pièces résument l’étrangeté de leur contenu. Mentionnons Le Goût du dentifrice, le soir, après s’être endormi (ou la durée des sentiments); Catalogue du bonheur sans histoire; et 100 Mobiles à part 1.

Pour le dépaysement et la découverte, on se rendra voir le travail de ces deux manipulateurs de sens à l’Usine C.

Du 18 au 20 avril
À l’Usine C