Annie Berthiaume : Nouveaux visages
Scène

Annie Berthiaume : Nouveaux visages

Un premier "vrai rôle sur scène", et déjà un Masque pour Annie Berthiaume. Si on connaît la valeur parfois toute relative des statuettes décernées par l’Académie du théâtre, ce prix d’interprétation dans un rôle de soutien n’a pas été volé: son jeu intense dans Mademoiselle Julie, il y a un an, ne pâlissait pas devant ces bêtes de scène aguerries que sont Anne-Marie Cadieux et James Hyndman.

Un premier "vrai rôle sur scène", et déjà un Masque pour Annie Berthiaume. Si on connaît la valeur parfois toute relative des statuettes décernées par l’Académie du théâtre, ce prix d’interprétation dans un rôle de soutien n’a pas été volé: son jeu intense dans Mademoiselle Julie, il y a un an, ne pâlissait pas devant ces bêtes de scène aguerries que sont Anne-Marie Cadieux et James Hyndman.

Petits contrats exceptés, la comédienne doit à la metteure en scène Brigitte Haentjens ses deux rôles au théâtre: Christine et un membre du choeur de Hamlet-Machine. "J’ai l’impression de comprendre son langage très intuitif, et le travail qu’elle fait sur le corps, explique Annie Berthiaume. Ce qui me frappe, c’est la liberté qu’elle laisse aux acteurs, comment elle utilise l’être humain en arrière du comédien. Elle te laisse de l’espace pour exprimer des choses que tu n’exprimerais probablement pas ailleurs."

Depuis, les offres se font attendre, Masque ou pas. "En débarquant à Montréal, il faut entrer dans de petites familles déjà faites, explique la diplômée du Collège Lionel-Groulx. Et moi je ne suis pas du genre à cogner 15 fois aux portes jusqu’à temps qu’on me voie! J’ai bien de la misère à créer un contact superficiel. J’aime mieux prendre le temps d’établir un lien véritable et, à partir de là, voir si on peut travailler ensemble."

Cette jeune femme discrète et réfléchie n’est pas pressée. "Je suis très lente, admet-elle en riant. Les portes de Lionel-Groulx se sont ouvertes, et tout le monde s’est précipité dehors; moi j’ai l’impression d’être restée entre les deux portes et d’avoir pris un moment de recul pour regarder où je m’en allais, ce que j’avais envie de faire."

En attendant, cette actrice très intéressée par l’expression du corps suit des cours de massothérapie! Alors que tant de comédiens débutants survivent grâce à des jobines dans la restauration, Annie a opté pour un gagne-pain qui lui permettra de rester maîtresse de son horaire, ajusté en fonction de ses contrats. Et peut-être aussi de choisir plus sereinement les propositions, sans accepter tout ce qui passe. "Je pense que c’est important d’être intègre. Sinon, le travail reste en surface."

Et qu’est-ce qui l’attire? "Pas nécessairement un genre de théâtre en particulier, mais partout où il y a une démarche créative, où le comédien peut être créateur. J’aime fouiller. C’est pour ça que je fais du théâtre."