Contes-Gouttes : Dans le ventre de l’ourson
Le temps file à toute allure, mais le plaisir de se faire raconter des histoires, lui, reste le même, comme en témoignent les Contes-Gouttes de Louise Bombardier…
C’est étonnant, tout ce qui peut se passer en une vingtaine d’années: le Théâtre des Confettis a vu le jour et présenté 18 productions sur deux continents, devant 500 000 enfants, sans s’essouffler; Louise Laprade a cofondé le Théâtre expérimental des femmes pour étudier l’imaginaire féminin, puis joué un peu de tout, un peu partout – jusqu’au Festival d’Avignon -, signé une vingtaine de mises en scène, avant d’être sollicitée pour diriger un premier spectacle pour enfants, avec une équipe majoritairement féminine. Le temps file à toute allure, mais le plaisir de se faire raconter des histoires, lui, reste le même, comme en témoignent les Contes-Gouttes de Louise Bombardier, qui empruntent la logique du rêve pour mieux pénétrer dans l’imaginaire des quatre à huit ans.
Le petit Pierre (Patrick Ouellet) s’invente des histoires pour s’endormir. Quand les rêves prennent le relais, ses jouets deviennent gigantesques et son ourson l’avale! Alertée, une demi-fée débarque dans sa chambre pour le sortir du pétrin, armée d’une baguette-cellulaire. L’attachante créature (Éva Daigle, la Chimène du Cid maghané du Théâtre des Fonds de tiroir) entraînera le teddy-bear et la poupée Marianne (Julie Daoust) dans une succession de contes qui, promet-elle, leur permettra de retrouver Pierre.
Le fil conducteur de cette enfilade d’"Il était une fois" est bien mince. Dans le genre surréaliste, Joël Da Silva a offert un Magasin des mystères tout aussi fou, mais moins décousu. Ceci dit, cette mosaïque théâtrale est agréable à regarder, grâce au dynamisme et à la fantaisie des comédiens dirigés par Louise Laprade, ainsi qu’à l’inventivité de la scéno et des projections de Marie-Claude Pelletier. Cette pluie d’aventures imaginaires plaira peut-être à ceux qui ne craignent pas de patauger dans le rêve, ni de nager dans l’irrationnel…
À la Maison Théâtre
Jusqu’au 21 avril