Lumière/Espace/Temps II : À corps perdu
Lumière/Espace/Temps II au Théâtre Espace Go. Il s’agit de la seconde exploration par la troupe qui avait créé, l’an dernier, un autre spectacle autour de ces trois thèmes vastes, riches et évocateurs.
D’abord, les chiffres: 2100 représentations, 58 pays visités en tournée, 1,8 million de spectateurs et trois décennies de création. Les Ballets jazz de Montréal célébraient leur 30e anniversaire la semaine dernière avec la présentation du spectacle Lumière/Espace/Temps II au Théâtre Espace Go. Il s’agit de la seconde exploration par la troupe qui avait créé, l’an dernier, un autre spectacle autour de ces trois thèmes vastes, riches et évocateurs.
La soirée présente cinq pièces de jeunes chorégraphes en plus d’un montage vidéo qui fait la rétrospective des meilleurs moments de la compagnie. Les nostalgiques d’Harmonium et de Flashdance seront servis en visionnant ces images d’archives qui montrent bien tout le chemin parcouru par la compagnie fondée par Geneviève Salbaing, et dirigée actuellement par Louis Robitaille.
Le spectacle s’ouvre sur le solo Regressing Forward, de Mia Michaels, interprété par Chèrice Barton, dans lequel l’utilisation de la vidéo et des éclairages m’a semblé plus signifiante que la chorégraphie comme telle. La pièce de résistance du premier acte, Blue Until June, de Trey McIntyre, sur des chansons d’amour d’Etta James, est une légère et rafraîchissante variation sur le thème des idylles de jeunesse et de l’éveil du printemps. Le ton est décidément rétro, avec les costumes et la musique. La gestuelle de groupe rappelle parfois des comédies musicales comme Grease ou West Side Story. Les interprètes, dans l’ensemble très solides, sont de formations assez éclectiques. Dans le lot, la personnalité de l’excellente Francine Liboiron m’est apparue la plus convaincante du côté des femmes.
Le deuxième acte s’ouvre sur la meilleure chorégraphie du spectacle, Short Works: 23. Comme l’indique son titre, il s’agit de 23 courtes pièces (moins d’une minute) signées par la chorégraphe en résidence des Ballets jazz, Crystal Pite. Inspirée, précise et originale, la gestuelle de cette créatrice de 30 ans est remarquablement bien maîtrisée et servie par les 11 danseurs, dont le jeune et talentueux Yannick Matthon.
Le solo Tequila Shots est amusant, sans plus. En finale, Sous le rythme, je…, de Patrick Delcroix, est une fascinante (quoique un peu longue) chorégraphie mettant en parallèle la musique des percussions (interprétée par les artistes) et le langage corporel. Juchées comme un choeur grec au-dessus de la scène, cinq danseuses exécutent leur musique qui dicte les mouvements des danseurs. On assiste alors à un étrange rituel dans lequel les corps semblent possédés par des rythmes endiablés.
Jusqu’au 14 avril
À l’Espace Go
Supplémentaires les 27, 28 et 29 mai
À la Salle Pierre-Mercure
À l’invitation des Grands Ballets Canadiens de Montréal, la Limón Dance Company présentera, les 11, 12 et 13 avril à 20 h, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, Limón and Jazz: un programme mixte alliant de façon originale la musique de jazz à des oeuvres dansées avec énergie et passion selon une technique qui a fait la renommée de la compagnie et de son fondateur. Rythmes, fougue et sensualité sont au rendez-vous pour célébrer le printemps dans la ville du jazz! En vente à la Place des Arts ou au (514) 842-2112.