CorresponDANSE : Mouvements sur image
Scène

CorresponDANSE : Mouvements sur image

Pour clore la saison de la série CorresponDANSE, qu’elle dirige, LYDIA WAGERER a eu l’idée d’une soirée vidéo et danse. Au menu: performance, film sur la danse et oeuvre chorégraphique intégrant la vidéo.

La vidéo est de plus en plus utilisée par les chorégraphes contemporains. Effets visuels, juxtaposition d’interprètes virtuels, possibilité de close-up, défi des lois de la physique, la technique permet de repousser les limites du corps en mouvement. L’Événement vidéo-danse expose trois versions de ce mariage artistique.

Lydia Wagerer et Éric Gagnon viennent d’amorcer un travail d’exploration qui devrait les mener à la production d’un spectacle l’an prochain. Pour le moment, ils présentent le fruit de leur recherche sous forme de performance. À la fois musicien et vidéaste, Éric Gagnon a l’habitude d’improviser, mais il n’avait jamais vraiment fait de performance. Pour leur collaboration, Lydia Wagerer tient à un véritable partage des rôles. "On nous voit les deux sur écran et dans l’espace, précise la danseuse. Je veux qu’on soit présents également." De son côté, si elle participe à la création des images vidéo, elle laisse les consoles entre les mains de son partenaire.

Un beau mélange où le mouvement se fait image et où le quotidien vire à l’abstraction! "C’est fascinant, déclare la danseuse. Je découvre une autre façon de voir le mouvement dans l’espace." Lydia Wagerer est séduite par le sens du rythme de Gagnon et par l’atmosphère qui se dégage de ses images brutes et spontanées. La thématique est toute simple. "C’est une relation homme-femme très humaine, révèle la danseuse. L’atmosphère est introspective."

Les deux autres chorégraphes qui participent à l’Événement vidéo-danse présentent des oeuvres achevées. D’abord, Alvin Erasga Tolentino, de Vancouver, propose le film Sola, suivi du solo Birth, qu’il interprète en direct. Artiste multidisciplinaire d’origine philippine, Tolentino s’intéresse autant à la performance qu’à la création chorégraphique. "La vidéo, c’est comme un documentaire sur sa vie et son processus de création avec des extraits de performance. Il fait une réflexion sur les clichés de l’homosexuel, de la féminité dans chaque personne. En tout cas, c’est ce que moi j’ai observé dans son travail." Le solo et le film sont issus de la même période de recherche. Les deux parties sont donc étroitement liées.

Le Portrait, de Guylaine Savoie, marie danse en direct à danse filmée. C’est une oeuvre chorégraphique qui n’aurait tout simplement pas pu exister sans la technique vidéo. Vêtue de rouge, la danseuse en chair et en os s’y débat avec son sosie en noir et blanc sorti d’un cadre. L’étrange atmosphère de la pièce emprunte à l’univers d’Edgar Allan Poe. La chorégraphe montréalaise, qui a notamment dansé pour Carbone 14, flirte avec la dimension théâtrale de la danse. Elle a une prédilection pour la métaphore et le mystère.

Les 26 et 27 avril

À La Rotonde
Voir calendrier Danse