Des roches dans ses poches : Bouillon de culture
Scène

Des roches dans ses poches : Bouillon de culture

Dans le cadre des célébrations de son 20e anniversaire, le Festival Juste pour rire sera assez théâtral cet été…

Dans le cadre des célébrations de son 20e anniversaire, le Festival Juste pour rire sera assez théâtral cet été avec, outre son volet des Arts de la rue, quatre productions de pièces de théâtre. Parmi elles, la comédie musicale Irma la douce; l’opéra forain Carmen; le one man show du comédien canadien-anglais Mark Mckinney, Fully Committed; et aussi Des roches dans ses poches, que le Théâtre Juste pour rire présente au Théâtre Saint-Denis 2, du 3 au 13 juillet. (À noter: Shakespeare, le défi! a été annulée. Cette pièce, qui défile les 37 oeuvres dramatiques de l’auteur de Roméo et Juliette en 90 minutes, devrait cependant être montée l’an prochain avec une distribution québécoise.)

Comédie dramatique de l’auteure irlandaise Marie Jones créée à Belfast, Des roches dans ses poches (Stones in His Pockets) a connu un bon succès à Londres dans le West End l’automne et l’hiver derniers. C’est le comédien Jean Leclerc qui, après avoir vu la pièce en Angleterre, a acheté les droits puis contacté les gens du Théâtre Juste pour rire afin de la produire à Montréal. La traduction et l’adaptation (de la verte Irlande au Québec rural) a été confiée à René Daniel Dubois, alors qu’Yves Desgagnés signe la mise en scène, la 50e de sa prolifique carrière!

"C’est un projet qui représente presque essentiellement de la direction d’acteurs. Et ça tombe bien. Car la chose que je préfère au théâtre, c’est justement de travailler avec les acteurs", explique Yves Desgagnés. Entre deux Shakespeare au Théâtre du Nouveau Monde, le metteur en scène se lance donc avec conviction dans cette aventure du théâtre privé avec deux acteurs qui n’avaient jamais travaillé ensemble: Emmanuel Bilodeau et Bernard Fortin.

Pour ces deux comédiens, le défi est énorme. Des roches dans ses poches demande un gros travail de mémoire et de concentration aux interprètes, puisqu’ils incarnent 15 personnages différents durant deux heures (parfois quatre ou cinq dans une même scène!), sans costumes ni accessoires, seulement par les nuances de leur jeu!

Dans un coin perdu (et magnifique) de la Gaspésie, une équipe de tournage débarque pour réaliser des scènes d’un film américain dont la vedette est une actrice française qui joue une Québécoise (elle a un professeur de diction pour l’accent, mais celui-ci est… parisien). Emmanuel Bilodeau et Bernard Fortin défendent deux Gaspésiens engagés comme figurants. Sur le plateau, ils feront la rencontre de gens célèbres et moins célèbres mais tous aussi loufoques et égocentriques (qu’ils personnifient à tour de rôle). Le monde merveilleux du cinéma hollywoodien, quoi, du sous-assistant ambitieux à la star qui séduira un figurant pour passer le temps!

"C’est l’histoire d’une humiliation", dit Yves Desgagnés en précisant que malgré le créneau des producteurs du spectacle, la pièce de Marie Jones est finalement sombre et sérieuse. "Le vrai sujet de la pièce, c’est le dumping des Américains. Ils arrivent avec leur argent, chambardent tout sur leur passage, et puis s’en vont sans se préoccuper des conséquences."

Une comédie à message. Le Théâtre Juste pour rire a-t-il atteint l’âge de raison?

Du 3 au 13 juillet
Au Théâtre Saint-Denis 2