Névrose à la carte : Thérapie par le rire
Scène

Névrose à la carte : Thérapie par le rire

Patients et thérapeutes: même combat. Tel pourrait être le postulat de base de Névrose à la carte, portrait d’un monde fou fou fou, monté par Tunnel Théâtre à l’Espace  Geordie.

Patients et thérapeutes: même combat. Tel pourrait être le postulat de base de Névrose à la carte, portrait d’un monde fou fou fou, monté par Tunnel Théâtre à l’Espace Geordie. Cette comédie débridée de Christopher Durang – dont Robert Altman fit un film mineur, Beyond Therapy, en 1987 – fait encore son petit effet. Peut-être parce que la confusion sexuelle, et la confusion tout court, dont elle fait son miel sont encore à la mode du jour. Tout comme d’ailleurs la quête désespérée de l’âme soeur…

Tout semble clocher entre la perfectionniste Colombe (la débutante Karine Perron, qui s’en tire plutôt bien) et Benoît (Martin Thibaudeau), bisexuel maladroit et larmoyant, réunis via les petites annonces. D’autant que Bob (Jocelyn Blanchard), l’homme qui partage la vie de Benoît, ne voit pas cette intrusion féminine d’un très bon oeil! Et, pour embrouiller davantage cet étrange ménage à trois, comptez sur les thérapeutes respectifs du nouveau couple: l’obsédé sexuel (Daniel Giroux) et la psy survoltée, peut-être la plus cinglée de la bande.

La comédienne Sylvie Bisson s’y fend d’une composition déchaînée, caricaturale mais irrésistible. À l’autre bout du spectre, l’interprétation sobre de Martin Thibaudeau, très crédible avec son allure de grand naïf, survole une distribution inégale. Dans une traduction québécisante de Jean-Pierre Bergeron, la comédie new-yorkaise est montée à la bonne franquette par Érik Duhamel, mais sur un ton qui fait généralement mouche.

Pièce légère pour saison lourde, Névrose à la carte fournit un divertissement sans prétention. Une agréable et inoffensive thérapie par le rire, pour ces fous en puissance que nous sommes tous…

Jusqu’au 6 juillet
À l’Espace Geordie