Tchao pantins : Semaine mondiale de la marionnette
Scène

Tchao pantins : Semaine mondiale de la marionnette

À défaut d’offrir la formule des trois "s" de Gainsbourg – sea, sex and sun -, Jonquière propose une bonne dose de soleil, de sueur et de spectacles à ceux qui s’y aventureront à l’occasion de la septième édition de la Semaine mondiale de la  marionnette.

À défaut d’offrir la formule des trois "s" de Gainsbourg – sea, sex and sun -, Jonquière propose une bonne dose de soleil, de sueur et de spectacles à ceux qui s’y aventureront à l’occasion de la septième édition de la Semaine mondiale de la marionnette. Durant 10 jours, la paisible ville de Saguenay, arrondissement Jonquière, se fait la vitrine de virtuoses de la manipulation – capables de transformer une fourchette en soldat ou un robinet en personnage de Molière! – venus du Canada, du Brésil, de l’Espagne, de la République tchèque, de la Slovaquie et, surtout, de la France, grâce à un partenariat avec le festival Marionnettisimo, qui a permis la venue de quatre compagnies parmi les plus réputées de l’Hexagone.

L’événement bisannuel pour toute la famille accueille 22 compagnies, qui offrent une soixantaine de représentations dans divers espaces de la ville (plus ou moins ventilés…) ainsi que sur le bord de la rivière aux Sables. Rencontrée dans son quartier général, après la présentation du spectacle inaugural, Louise Lapointe affirme avoir élaboré sa première programmation à titre de directrice artistique en misant sur la variété. "Le but est de présenter un éventail des différentes techniques de manipulation, avec des spectacles de marionnettes à gaine, à tiges, à fils, et du théâtre d’ombres et d’objets. Il y a des shows plus traditionnels, et d’autres de recherche, d’avant-garde." Elle espère attirer 15 000 spectateurs en salle (ils étaient 12 000 il y a deux ans), et au moins 50 000 au total, avec les performances et les projections de films en plein air.

En trois jours, votre envoyée spéciale (!) a vu sept spectacles: Verrula, un solo de Jacques Boutin mettant en scène une sorcière soupe au lait et une souris trop curieuse; Souvenir d’un pantin, une transposition très poétique des aventures de Pinocchio par la compagnie française Le Clan des Songes, avec des manipulateurs d’une dextérité impressionnante; peut-être déconcentrés par la finale de la Coupe du Monde, les Brésiliens ont offert une version décousue mais hilarante de leurs Histoires de la petite charrette; Les Poupées barbares est un délirant récit futuriste, où des jouets mutants s’affrontent au son d’un synthétiseur; le Cabaret Décadanse a fait grimper le mercure avec un spectacle de variétés pour adultes seulement (qui a déjà vu une marionnette faire un strip-tease?); le Theatre Beyond Words a sorti des boules à mites son succès Nuthin’ But Trouble, mettant en vedette la famille Patate; tandis que Dominique Houdart nous a coupé le souffle avec La Petite Physique des 4 éléments, une succession de courts contes philosophiques où l’homme à la barbe blanche s’amuse avec du sable, du feu, de l’eau, des brindilles et morceaux de tissu. Une leçon de simplicité.

D’ici la fin de la Semaine mondiale, plusieurs spectacles de haut calibre restent à venir, dont L’Avar, de la compagnie espagnole Jordi Bertran, qui a revisité le classique de Molière en remplaçant l’or par de l’eau potable, et Alibaba et les 40 voleurs, par le Théâtre Naïf de Liberec, de la République tchèque, qui témoignera du savoir-faire des artistes de ce coin d’Europe. Des virtuoses venus de loin, dont la visite mérite bien quelques heures de route…

Jusqu’au 7 juillet
Info: 1 888 PANTINS ou www.marionnette.qc.ca