Rentrée Théâtre : Scène stéréo
Scène

Rentrée Théâtre : Scène stéréo

Les planches de Québec seront encore une fois nombreuses à brûler du feu de la passion cette saison. Points chauds.

Macbeth
Du 17 septembre au 12 octobre
À la Bordée

À la Bordée, défi lancé au mauvais sort qui, dit la légende, pèse sur quiconque monte la pièce Macbeth. La tragédie du grand Will ouvre la saison, et inaugure officiellement le nouveau théâtre.

Divers éléments se conjuguent pour faire de cette production ce qui risque fort d’être un événement. Grande oeuvre de Shakespeare, la pièce est présentée dans la traduction de Michel Garneau, reconnue comme l’une des meilleures. Elle restitue le caractère rugueux de la version originale, et correspond parfaitement, comme l’affirme Christian Michaud, interprète du guerrier régicide, au côté brutal et sombre de l’action. "Avec la traduction de Michel Garneau, t’as pas le choix de mordre dans les mots. La langage colle vraiment à la pièce; on est plus près, avec cette traduction, de son essence."

Frédéric Dubois signe la mise en scène de la pièce, faisant ainsi son entrée sur une des scènes importantes de Québec. Dans un projet audacieux, il confie la distribution à de jeunes interprètes dans la vingtaine qui livreront, on l’imagine, un Macbeth fougueux.

Christian Michaud se dit à la fois nerveux et enthousiaste. "Jouer Macbeth, c’est immense! Je suis vraiment chanceux qu’à mon âge, on m’offre ce personnage-là. Je le prends comme un jeu, un gros jeu. C’est un personnage comme n’importe lequel, sauf qu’il y a plus de texte, s’exclame-t-il en riant. C’est vraiment ça que je me dis pour ne pas me faire peur. Sinon, c’est trop fou! J’ai très très hâte de jouer; je suis aussi très stressé… Mais c’est un beau stress!"

À ses côtés, dans cette pièce sur les noirceurs de l’ambition, Antoine Bertrand, Patrice Dubois, Marie-Christine Lavallée, France Larochelle, Éric Leblanc, Nadine Meloche et Jean-Sébastien Ouellette.

La Reine de beauté de Leenane

Du 5 au 30 novembre
Au Trident
Dans un coin reculé d’Irlande, Maureen vit seule avec sa mère, une femme vieille et amère dont elle prend soin, pendant qu’à côté d’elle passe la vie. Relation de dépendance, d’amour et de haine: c’est ce que peint La Reine de beauté de Leenane, de l’Irlandais Martin McDonagh.

La pièce trouve un écho au Québec. Présentée l’an dernier à Montréal, "la pièce a vraiment rencontré son public", affirme Martin Faucher, metteur en scène. "Intuitivement, on se reconnaît fortement dans cette réalité irlandaise. Il y a vraiment une similitude entre la vie dans la campagne irlandaise et celle d’ici; ça nous ressemble."

Outre cette "parenté", sur quoi repose l’intérêt de la pièce? "La grande qualité de cet auteur, c’est d’écrire des personnages passionnants, dans une situation passionnante; tout ce qu’on veut, c’est savoir ce qui va se passer, explique le metteur en scène. Un des personnages vit un rêve immense, un rêve d’amour, et on se surprend à vouloir que son rêve amoureux se concrétise. La pièce présente une quête de bonheur; et en parallèle, on a la vision de l’échec d’une mère. C’est la confrontation de l’idéal et de l’échec qui fait que la pièce rejoint tout le monde. En plus, c’est une pièce vraiment bien construite. Il y a des moments de pure tragédie, et parfois, l’auteur fait rebondir l’action avec le rire, le faisant surgir à l’endroit le plus inattendu. C’est un type de rire très britannique: très caustique, ironique."

Pour le duo mère-fille, "deux comédiennes entre qui il y a une bonne complicité": Denise Gagnon et Micheline Bernard. Les comédiens Steve Laplante et Jean Maheux les accompagnent. Belle découverte en perspective.