Critique: La vis comica : Jusqu'au 12 octobre Au Trident
Scène

Critique: La vis comica : Jusqu’au 12 octobre Au Trident

Un décor très simple – colonnes, toiles peintes -, des costumes aux couleurs ensoleillées, un éclairage très blanc, lumineux, nous transportent chez les Latins, pour assister à une soirée signée Plaute-Ronfard.

Un décor très simple – colonnes, toiles peintes -, des costumes aux couleurs ensoleillées, un éclairage très blanc, lumineux, nous transportent chez les Latins, pour assister à une soirée signée Plaute-Ronfard.

Dès le début du spectacle, avec l’arrivée sur scène d’un personnage identifié comme "le prologue", qui s’adresse directement au public, on comprend que La vis comica vise l’amusement, et ne prétend nullement se cacher derrière les artifices du théâtre pour créer une illusion de réalisme. À preuve, la simplicité du décor, celle des costumes, taillés dans des tissus divers, aux bords parfois frangés, les maquillages très soulignés, les personnages qu’on voit passer en fond de scène, les apartés. On insiste: on est au théâtre; on s’amuse; on joue.

Après une brève première partie jouée par les acteurs masqués, en latin – on comprend tout! -, commence la pièce principale: Le Charançon. L’action est simple: un jeune homme, amoureux, doit acheter la jeune femme qu’il aime. Il n’a pas d’argent; il devra en trouver; s’en suivent quelques péripéties, jusqu’au dénouement plein de surprises.

Schéma assez traditionnel, mis à part le personnage du charançon, parasite futé et amusant, le spectacle repose principalement sur le jeu des acteurs, tous excellents. Soulignons toutefois le jeu de Jean-Jacqui Boutet en prologue et en charançon, très drôle et tout à fait à l’aise dans le comique bouffon, et celui de Fabien Cloutier, en soldat fanfaron et poltron très réussi, et tout à fait convaincant.

Dans ce spectacle, qui remonte aux sources de la comédie, on rencontre des personnages types: les profiteurs, sympathiques ou non, l’ancêtre du père ou du tuteur, le valet, paresseux mais rusé, les jeunes amoureux. On y trouve aussi les mécanismes du genre: ruses, déguisements, coups, reconnaissances. On rit, bien sûr. Malheureusement, le fil de l’action est si ténu qu’il parvient mal, parfois, à maintenir l’intérêt, d’autant plus que le rythme est un peu inégal, surtout en première partie du Charançon, alors que le spectacle semble lent à décoller. La dernière moitié apparaît plus enlevée, et bien plus drôle.

La vis comica, mise en scène par Jean-Pierre Ronfard, demeure un amusement sans prétention, qui demanderait un peu plus d’énergie en début de spectacle; l’ensemble est sympathique et montre, tout de même, que l’homme, 2000 ans plus tard, a toujours les mêmes défauts, les mêmes crédulités, les mêmes désirs…