Les Voies du mime : La beauté du geste
Scène

Les Voies du mime : La beauté du geste

La deuxième édition des Voies du mime se situe quelque part entre la réunion de famille et le festival international. Attablée devant une bonne dose de caféine, l’organisatrice Francine Alepin dévoile dans la bonne humeur les détails de la programmation de cette fête du corps, orchestrée par la compagnie Omnibus.

La deuxième édition des Voies du mime se situe quelque part entre la réunion de famille et le festival international. Attablée devant une bonne dose de caféine, l’organisatrice Francine Alepin dévoile dans la bonne humeur les détails de la programmation de cette fête du corps, orchestrée par la compagnie Omnibus. Se produiront à l’Espace Libre des mimes parisiens, mexicains et québécois, tous enfants de l’art d’Étienne Decroux, le regretté père du mime corporel. Au total, quatre spectacles seront présentés par une douzaine de bêtes de scène, en plus d’un événement déambulatoire en pleine jungle urbaine.

En 1999, Omnibus a pavé le chemin avec une première édition de l’événement, tenue à l’occasion du centenaire de la mort du maître Decroux, auprès de qui trois cofondateurs de la troupe (Denise Boulanger, Jean Asselin et Francine Alepin) ont étudié. Si l’événement tenait alors davantage du colloque, cette fois, place aux spectacles! Le plus intéressant du lot pourrait être Latitudes croisées, une ambitieuse coproduction d’Omnibus, du Teatro Lina de Sombra (Mexique) et du Théâtre du Mouvement (France), mise en scène par Francine Alepin.

Une fois, c’t’un Mexicain, un Français et une Québécoise, dans une chambre d’hôtel… Si la prémisse du projet ressemble à une blague chauvine, sa suite relève plutôt de la collaboration exemplaire entre les nations. Imaginez: créer une oeuvre pour 12 interprètes répartis dans trois pays, qui ne se sont jamais rencontrés. Francine Alepin y est arrivée. "J’ai joué le rôle de nomade, en me rendant dans chaque pays tenir des "auditions mutuelles", confie-t-elle en riant. Je me suis enfermée une semaine à Paris avec les directeurs des deux autres compagnies impliquées, pour écrire un synopsis mettant en scène des personnages qui se croisent sur un transatlantique." Un texte d’Elias Canetti a servi d’inspiration. Les morceaux se sont emboîtés au Festival du mime de Périgueux, où l’équipe a effectué un sprint de création avant de lancer son transatlantique à l’eau. Après l’escale au Québec, une tournée en Espagne, en France et au Mexique est prévue.

En parallèle, la sympathique mime a aussi élaboré un solo, Éphéméride, qui sera présenté lors de la soirée Intérieurs Femme, couplé à un solo de Denise Boulanger. Depuis un an, Francine Alepin ajoute chaque jour un nouveau geste à son Éphéméride. De son sac, elle sort un journal personnel, où elle a couché des pensées et collé des lettres, billets de spectacles ou emballages de bonbons. "Je note tout et j’ai aussi demandé à des proches de me faire cadeau d’un geste."

À voir aussi, la Galeria de Moribundos, un spectacle du Teatro Linea de Sombra, inspiré de l’univers de Beckett. "Une espèce de jeu clownesque très noir, qui touche aux préoccupations de notre époque." L’autre création invitée est Le Chant perdu des petits riens, du Théâtre du Mouvement, un "concert anthropologique" inspiré de nos tics. "De la dentelle de mouvements, d’une virtuosité, d’une légèreté et d’une vivacité étonnantes", selon Francine Alepin. D’autres activités sont aussi prévues, dont une performance déambulatoire offerte par 11 mimes reliés par un câble. Au parc La Fontaine les 27, 28 et 29 septembre et sur l’Esplanade de la Place des Arts le 7 octobre, à midi.

Jusqu’au 19 octobre
À l’Espace Libre