Volio : Les elles du désir
Scène

Volio : Les elles du désir

Volio est la toute dernière création de la Lola Dance. Une première incursion à Québec pour cette compagnie de Vancouver qualifiée d’inventive.

"Je dirais que la pièce est une méditation sur l’action de vouloir et de désirer, dit Lola MacLaughlin. Elle traite d’un aspect bénéfique du désir, le désir dans le sens d’aspiration." Volio signifie tout simplement "vouloir".

Un paysage naturel, une fenêtre où passent des nuages, une musique à la fois industrielle et méditative… Lola MacLaughlin a accordé un soin particulier à l’univers visuel et sonore de Volio, comme elle le fait pour toutes ses pièces. Le but? Faire vivre au public une sorte de voyage dont il ressortira ne serait-ce qu’un peu transformé. Si elle n’a pas inventé ce concept "d’oeuvre d’art totale", la chorégraphe en a fait une des marques de commerce de sa compagnie, fondée en 1989.

Le style MacLaughlin est aussi connu pour ses mouvements répétitifs. L’aspect rythmique fascine la dame, de même que l’intensité qui naît de l’accumulation. "Il y a une résonance émotive qui émane de la répétition et qui ressemble au désir, explique-t-elle. C’est le côté obsessif, je pense." La recherche gestuelle initiée dans Fuse se poursuit avec Volio. "C’est un vocabulaire très restreint de mouvements ordinaires, décrit-elle. Autrement dit, des mouvements qu’on ne retrouve pas dans une classe de danse moderne traditionnelle."

Comme beaucoup d’artistes, la chorégraphe change sa façon de travailler d’une création à l’autre, histoire de se renouveler. Cette fois-ci, avant d’entreprendre la chorégraphie, elle a consacré une semaine à chacune des trois danseuses. Elle s’est laissé inspirer par les pièces musicales qu’elle a ensuite conservées pour la trame sonore du spectacle. "Nous avons créé un répertoire de mouvements que nous avons développé."

Elle a choisi trois danseuses aux styles bien différents. Si dans les mouvements d’ensemble, elles retrouvent une même qualité de mouvement, leur personnalité peut s’exprimer par moments. "Je suis directive pour ce qui est des mouvements: ce sont mes mouvements. Mais je leur donne plus de responsabilités pour ce qui est de l’interprétation. Nous avons développé la dimension émotive ensemble. Dans les solos, elles peuvent même amener leur propre rythme."

La première de Volio a eu lieu en juin au Festival Canada Danse. Depuis, la compagnie a eu l’occasion de raffiner la pièce. "C’est un de mes grands plaisirs, révèle Lola MacLaughlin. J’aime beaucoup cette partie de mon travail. Je ne crois pas qu’on sache ce qu’est une oeuvre avant qu’elle soit présentée parce qu’on la ressent différemment avec la réponse du public."

Il y a quatre ans, la danseuse en elle a dû laisser toute la place à la chorégraphe et directrice artistique. Faute de temps, il arrive toujours un moment où tout directeur de compagnie doive s’y résigner, semble-t-il. Pour Lola MacLaughlin, ce fut un choix déchirant que d’abandonner la scène. "C’est vraiment difficile. Maintenant, je danse seulement en studio", dit-elle tout de même en riant.

Du 3 au 5 octobre
À la salle Multi
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