Claudine Mercier : La saison de Claudine
Scène

Claudine Mercier : La saison de Claudine

Deux ans après avoir terminé toutes les représentations, en tournée comme à Montréal, de son second one woman show, Claudine Mercier, trois Olivier et un Félix plus tard, est de  retour…

Deux ans après avoir terminé toutes les représentations, en tournée comme à Montréal, de son second one woman show, Claudine Mercier, trois Olivier et un Félix plus tard, est de retour dans un spectacle qu’elle a souhaité beaucoup plus personnel. "Ça me ressemble beaucoup plus. C’est un show qui part de mes préoccupations à moi, et qui permettra aux gens de mieux me connaître", résume l’humoriste, fébrile mais confiante, après avoir rodé son nouveau matériel tout l’été dans les Cantons-de-l’Est.

"Depuis le dernier spectacle, j’ai eu 40 ans, et j’ai eu envie de parler de ça, de l’horloge biologique qui se fait entendre, de la cruciale question qui se pose, avoir ou pas un enfant, des relations homme-femme, de ma première mammographie, et pourquoi pas… de mes varices!" précise Claudine, qui abordera ces thèmes dans la partie stand-up qui compose près de la moitié du nouveau spectacle. L’autre moitié, ce sont bien sûr les imitations.

Étant une des rares femmes à pratiquer le genre, Claudine Mercier se garde la part belle, et grâce à sa voix élastique, ajoute à son répertoire de nouvelles personnalités: Natasha St-Pier, Cher, Britney Spears, Shakira, Gabrielle Destroimaisons…

"Je n’y vais pas selon mes goûts personnels, explique-t-elle, mais d’après ce qui marche! En imitation, c’est toujours les "très très connus" qui l’emporte. Il faut aussi que j’y arrive techniquement", concède celle qui ne dévoilera pas les ratés, mais qui devrait exceller dans tout ce qu’elle a décidé de conserver.

Seul personnage du précédent spectacle qui revient dans celui-ci, la suave Lise Watier, qui, un verre dans le nez, nous parlera de sa vie conjugale. "Rien à voir avec la réalité", souligne l’imitatrice, qui dit entretenir de très bonnes relations avec sa victime. "J’espère qu’on comprendra que c’est un moyen détourné, un subterfuge, pour parler de la vie de couple."

Ce dont elle semble cependant la plus fière, c’est d’un numéro à grand déploiement, axé sur les chansons rétro, dont l’imitatrice est en même temps, à l’aide d’images filmées sur vidéo, la vedette… et les choristes.

Autre temps fort qu’on réserve cette fois pour la fin, un numéro consacré aux icônes de la chanson, de Dalida à Diane Dufresne, en passant par La Bolduc et aussi Marilyn Monroe. "C’est un hommage que je veux rendre aux femmes qui font rêver en chantant", précise Claudine Mercier. Est-ce exaltant de se prendre pour Marilyn, même durant quelques secondes seulement? L’humoriste hésite. "Je préfère les femmes qui ont du chien, comme Minelli, Cher…" Et imiter son idole, comme c’est la cas avec Diane Dufresne? "C’est extraordinaire! Il ne s’agit pas uniquement d’arriver à avoir sa voix, mais presque à devenir elle, durant quelques minutes", confie-t-elle. Ce moment de grâce, où l’imitation n’est plus virtuosité mais petit miracle, n’est pas si fréquent dans le milieu bien peuplé des imitateurs; toutefois, Claudine Mercier semble le susciter, le cultiver et le chérir, avec une sensibilité qui tranche avec l’esprit "juke-box" qui domine un peu partout.

La pimpante humoriste, pour qui tout a l’air simple et facile, s’est médiatiquement effacée du Québec durant deux ans, et en a profité pour partir en France donner des spectacles dans de toutes petites salles. "C’était comme recommencer. Je ne suis pas connue. Le premier soir, personne ne riait. J’ai ramé, j’ai dû changer mes personnages pour m’adapter à la réalité française, mais ça m’a beaucoup apporté! Les salles d’une centaine de places, ça travaille la présence sur scène…" conclut Claudine Mercier.

Nous en verrons le résultat dès le 7 octobre au Saint-Denis.

Du 7 au 12 octobre
Au Théâtre Saint-Denis