Festival 100% pub : Fête avérée

Depuis l’avènement, il y a cinq ans, de ce qui s’appelait anciennement "La nuit de la pub" au Québec, Martin Lachance participe à la réalisation de cet événement unique. Après deux ans de simple collaboration, il décidait de prendre la barre de cette nuit endiablée, y assumant dès lors la fonction de producteur pancanadien. "J’ai vite senti que j’avais une mine d’or entre les mains, rappelle-t-il. Dès la première édition québécoise, on a senti l’engouement du public pour ce genre de soirée."

Si le happening lève autant depuis sa première incursion auprès du public québécois, c’est aussi parce qu’il est orchestré par Patrick Maurin, un Français fou de pub qui travaille avec des distributeurs et des créateurs de pub d’un peu partout dans le monde. Son boulot consiste donc à vendre les droits d’une soirée qui fait le tour du monde. "Tout le monde voit les mêmes films [publicitaires], mais c’est la réaction des gens qui varie considérablement selon la culture." Il raconte au passage son récent séjour au Portugal, où il est allé constater l’universalité de la popularité que connaît le festival. "J’ai vu les films à Lisbonne et à Porto. Ce qui m’a étonné, c’est moins l’atmosphère – aussi festive qu’au Québec – que la réaction des spectateurs. Leurs réactions étaient très différentes de celles des Québécois; ils étaient choqués par certains sujets qui ne dérangent pas les gens d’ici alors que des thèmes considérés comme tabous chez nous les laissaient de glace!" raconte-t-il.

Si on annonce désormais la soirée comme un festival en bonne et due forme, c’est que le format a grossi. On présente désormais des pubs provenant de 44 pays et regroupées sous des thèmes divers. Et pour ceux qui n’ont aucune idée de ce que l’on y trouve, le producteur en propose un bref aperçu. "C’est une occasion de venir lâcher son fou – sifflets et petit budget pour la bière sont prescrits! – tout en découvrant les tendances internationales à travers des pubs de tous genres", résume Lachance, qui possède également son agence de pub et de promotion.

Car quand on parle pub, on parle nécessairement tendances, et si certains vont jusqu’à dire que la publicité dicterait dorénavant les us et les coutumes (emboîtant le pas au cinéma, par exemple), c’est certainement parce qu’elle a un impact sur les sociétés. À ce propos, Lachance renchérit: "Les effets de la mondialisation sont aussi palpables dans la pub; depuis quelques années, on voit le traitement de la publicité s’uniformiser et, si chaque production nationale conserve ses particularités, on peut observer que les tendances s’universalisent." Preuve à l’appui? "Il y a trois ans, la porno chic était sur toutes les tribunes alors que l’an dernier, la tendance était précisément inspirée par tout ce qui est trash. Cette année, on remarque une forte influence des reality shows." Les limites de l’intimité rétrécissant sans cesse, on trouve normal que la pub s’introduise dans les derniers remparts de la vie privée. Et si la pub parlait de vous?

Le 5 octobre
Au Grand Théâtre
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