Notes : Jean Duceppe, la télésérie La Cerisaie Erreur sur la photo Ateliers à l'Usine C
Scène

Notes : Jean Duceppe, la télésérie La Cerisaie Erreur sur la photo Ateliers à l’Usine C

Jean Duceppe, la télésérie

Une légende ne meurt pas, elle se repose. À tout moment, un peuple la réveille et se reconnaît en elle. Jean Duceppe est une légende. On commence à peine à mesurer le poids de son héritage.

Lundi dernier, Télé-Québec présentait en primeur les deux premiers épisodes de Jean Duceppe, la télésérie. Excellente initiative du télédiffuseur public qui renoue ici avec le genre biographique et historique. Réalisée par Robert Ménard, la série, sans réinventer le genre, est un produit de qualité: bien documentée, bien écrite (avec un point de vue sur le passé), bien photographiée et bien jouée.

Or, son grand intérêt – outre le fait d’immortaliser Duceppe et sa contribution à l’histoire du Québec moderne -, c’est le parti pris des auteurs de tourner une télésérie sans stars. Certes, la distribution affiche des acteurs comme Suzanne Clément (madame Duceppe), Sylvie Drapeau (Denise Pelletier) ou Sébastien Delorme (le jeune Marcel Dubé) qui n’en sont pas à leurs débuts. Toutefois, les téléspectateurs découvriront surtout des comédiens inconnus. Au premier plan, Paul Doucet dans le rôle de Jean Duceppe. Issu de l’UQAM, Doucet avait joué seulement de petits rôles au théâtre, "souvent des cocus", dit-il, avant celui-ci. Comme Jean Duceppe au début de sa carrière, il a souffert des préjugés et du favoritisme d’un milieu parfois trop élitiste. Or, Paul Doucet, cela crève l’écran, est un grand acteur. Sensible, intelligent, nuancé, son jeu rend toujours la vérité du personnage. Un personnage complexe et casse-cou (tout le monde a un peu son image de monsieur Duceppe) qu’il a abordé avec sincérité et générosité.

Dès le mardi 15 octobre à 21 h
Reprise dimanche à 21 h 30

La Cerisaie
Daniel Paquette et sa troupe La Société Richard III, formée de jeunes comédiens issus de différentes écoles de théâtre de Montréal, a mis la barre haute. À la salle Fred-Barry, jusqu’au 5 octobre, il signe la mise en scène et l’adaptation de La Cerisaie, le chef-d’oeuvre d’Anton Tchekhov. Avec très peu de moyens et une équipe sans expérience, il s’est lancé dans l’aventure sans filet.

La nécessité crée le génie… Pas ici. Même si Paquette a eu de très bonnes idées (tel ce magnifique premier tableau où les comédiens sortent, à tour de rôle, d’une armoire pour meubler l’espace vide; ou encore le jeu de masque pour incarner le vieux Firs), l’ensemble est boiteux, convenu et manque terriblement de justesse, tant dans la lecture que dans la facture du spectacle.

Les acteurs jouent La Cerisaie comme un boulevard, sans nuances. Si, par moments, la production penche vers le drame, sous-jacent chez Tchekhov, c’est gauchement souligné, plaqué comme le choix des pièces musicales. L’adaptation promise s’avère être quelques références à des artistes et à des événements postérieurs au récit. Le spectacle s’achève sur l’hymne national de l’ex-régime soviétique! Un évident clin d’oeil à la révolution annoncée dans la pièce. Cependant, l’art de Tchekhov est celui de suggérer les choses, non de les exposer.

Erreur sur la photo
Un problème technique nous a fait malheureusement reproduire une mauvaise photo pour accompagner la critique de la pièce Jacques le fataliste, (L’art du jeu, 26 septembre 2002). La bonne photo de cette production à l’affiche du Théâtre Prospero, jusqu’au 12 octobre, est toutefois visible sur notre site Internet. Nos excuses aux membres de la compagnie.

Ateliers à l’Usine C
Dans le cadre de ses ateliers de formation, l’Usine C reçoit, du 10 au 14 octobre, Jean-Guy Lecat, le scénographe de Peter Brook. Il donnera un atelier de cinq jours sur l’espace théâtral. On s’informe au 521-4198.