CorresponDanse : Les recrues
Les chorégraphes qui forment cette édition automnale des CorresponDanse sont toutes dans la vingtaine. Avec une énergie qui lui est propre, cette relève de la danse nous propose sa vision de la vie.
"Les CorresponDanse, c’est essentiel à Québec parce que ça nous garde une certaine motivation pour créer", pense Sandra Belzil. Après avoir obtenu son diplôme de l’École de danse de Québec au printemps dernier, Sandra a fait quelques auditions à Montréal. Elle a eu l’impression de devoir répondre à un modèle, sans possibilité d’être elle-même. Son premier solo, dont elle présente ici un extrait, est un peu la réponse à ce sentiment désagréable. "On n’a pas besoin d’essayer absolument d’être différent, parce qu’on l’est à la base", résume-t-elle. Par une gestuelle simple et douce, elle dévoile son personnage au public à mesure qu’il se découvre lui-même. La pièce complète sera dévoilée au studio Martin Sage à New York en janvier prochain. Accompagné de musique en direct, le trio Maryse Bonenfant, Sonia Montminy et Karine Parisé nous invite à pénétrer dans l’univers de douce folie Des cadavres exquis. Déjà bien lancée comme interprète, Rosalie Trudel n’a pu se libérer que le 18. "Dans Samudera, j’explore certaines qualités que j’ai moins tendance à avoir: la vitesse dans le mouvement, un côté direct et dynamique", révèle-t-elle. Soulignons que ces quatre filles sont sorties de l’École de danse de Québec au cours des trois dernières années.
Le Temps des loups de Marie-Julie Asselin a été présenté à Tangente l’année dernière. Il s’agit d’un quatuor de 43 minutes, dont nous ne verrons que le tiers. La chorégraphe s’y intéresse à la voix de l’instinct. L’idée du couple y est très présente. "La base, la souche de la société, c’est le couple, expose-t-elle. C’est souvent dans le couple qu’on se laisse aller à vivre le moment présent." Fait rare, les gars y sont majoritaires. "Les garçons vont plus dans l’énergie du mouvement, dit-elle. Ils amènent quelque chose de plus brut. Ça m’a amenée à pousser la limite physique plus loin."
Graduée de l’UQAM en 1998, Marie-Julie connaît bien la situation de la jeune relève montréalaise. "Il reste encore beaucoup à faire, croit-elle. Des CorresponDanse, il pourrait y en avoir beaucoup à Montréal et il y aurait des gens pour les remplir. Et puis, quand tu as fait le studio 303, puis Tangente, qu’est-ce que tu fais après? Il y a un vide quand même."
Julie Lebel a étudié à l’UQAM en même temps que Marie-Julie, sauf qu’elle a décidé de retourner danser dans sa région natale, la Côte-Nord. Elle nous propose ici Cette violente franchise qui ressemblait à de la sincérité, une oeuvre en processus de création. Deux danseuses, dont Isabelle Chevrier qui danse également dans Le Temps des loups, s’y livrent à une prestation de danse contact, un genre privilégié par Julie.
Pour compléter ces CorresponDanse, Meagan O’Shea, une chorégraphe de Toronto qui flirte avec le théâtre et le clown, présente un trio de son cru. La Montréalaise Katie Ward nous propose quant à elle une sorte de duo pour femme et objet inanimé.
Les 18 et 19 octobre
Au studio La Rotonde
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