Le Songe d'une nuit d'été : Femmes de rêve
Scène

Le Songe d’une nuit d’été : Femmes de rêve

Les Grands Ballets Canadiens de Montréal invitent le Ballet British Columbia pour une représentation du Songe d’une nuit d’été, d’après l’oeuvre de Shakespeare. Un ballet classique contemporain fantaisiste à ne pas rater, à la Salle Wilfrid-Pelletier, du 24 au 26 octobre.

L’espiègle Puck va mener l’intrigue, faisant et défaisant les couples et les amours selon sa bonne humeur, dénouant les fils tenaces de haine et de passion entre les multiples personnages imaginés par Shakespeare. À partir de cette histoire légendaire, John Alleyne, bouillonnant directeur artistique du BBC, a créé un ballet sensuel et satirique, qui sollicite l’imagination des spectateurs, jeunes et moins jeunes. "Cette histoire a été montée par de nombreuses personnes, en film, en musique, en danse. Je n’ai pas voulu savoir ou voir ce qui avait été fait auparavant. J’ai simplement voulu apporter ma touche et proposer ma vision personnelle de cette histoire d’amours et d’intrigues", explique le chorégraphe. Pour rendre l’histoire plus compacte et plus compréhensible, John Alleyne a choisi de l’interpréter avec seulement 14 danseurs, en se concentrant sur les personnages les plus forts.

De l’aveu même de la première soliste, Sandrine Cassivi, une nouvelle venue dans la troupe de Vancouver, cette version du Songe d’une nuit d’été est "quelque chose de très simple, de très poétique. Je pense vraiment que c’est la simplicité qui caractérise cette chorégraphie de John Alleyne. La musique de Purcell ajoute également quelque chose de très spécial. Le spectacle est accessible, on a l’impression d’ouvrir un livre de contes de fées". Le propos est en effet charmant, mais la gestuelle développée par le chorégraphe est aussi très éthérée et athlétique.

Depuis près de 10 ans, John Alleyne est le directeur artistique du Ballet British Columbia. Ses pièces utilisent souvent une technique pointue pour mieux faire passer une esthétique exigeante et aérienne. La création du Songe d’une nuit d’été a marqué une nouvelle ouverture dans son parcours. Il s’agit en effet de son premier ballet narratif, mais certainement pas le dernier. Sa chorégraphie est donc empreinte de cette nouveauté et de cette recherche. Il alterne constamment entre la rigueur classique et la facture postmoderne, voire contemporaine. Cette dualité reprend également la symbolique du thème développé par l’histoire, une alternance entre la réalité sublimée et le rêve éveillé.

Le challenge du chorégraphe était précis et modeste: "Avec ce Songe d’une nuit d’été, j’ai seulement voulu mettre cette histoire dans le prisme de mon vocabulaire et de la gestuelle que je développe au sein de la compagnie depuis plusieurs années." Le pari semble plutôt réussi. Il est aidé en cela par la magnifique musique de Purcell, revisitée par deux musiciens canadiens, Michael Buschnell et Owen Underhill, et par l’ensemble des décors et costumes, qui plongent littéralement le spectateur dans un univers parallèle et enchanteur.

Du 24 au 26 octobre
À la Salle Wilfrid-Pelletier

À saliver!
Dans le cadre de la thématique "Émergence", Tangente nous offre Suck & Spit (part II), spectacle de Jenn Goodwin, une jeune chorégraphe torontoise. Alliant tous les arts, elle propose non seulement un spectacle chorégraphique, mais également toute une ambiance, une mise en scène du lieu où elle évolue. Ce spectacle a pour thématique la salive et toutes les actions naturelles qui s’y rattachent: cracher, sucer, mâcher et avaler. Iconoclaste, Jenn Goodwin pousse le spectateur dans ses derniers retranchements en utilisant tous les subterfuges en son pouvoir, de la provocation aux rires, en passant par les sentiments et l’esthétique. Elle terminera par la présentation de son nouveau solo, intitulé Liar. Un beau programme pour une chorégraphe qui ne laisse pas les spectateurs de marbre.

Du 24 au 27 octobre
À Tangente