Impromptu : Les bucoliques
Scène

Impromptu : Les bucoliques

Interprétation, mise en scène, écriture ou enseignement: "Le théâtre, c’est ma passion, c’est mon métier et en même temps, c’est mon hobby!" s’exclame MARIE-JOSÉE BASTIEN. Elle signe l’adaptation et la mise en scène d’Impromptu, une rencontre, justement, avec des êtres tout feu, tout flamme: les  Romantiques.

Eugène Delacroix, Franz Liszt et Frédéric Chopin sont invités à séjourner à la campagne chez une mécène; George Sand et, plus tard, Alfred de Musset, les rejoignent. Jeunes, fauchés, un peu délinquants, irrévérencieux, bons vivants, ils saisissent avec plaisir l’occasion de passer un mois aux frais de la Duchesse d’Antan.

À l’origine du spectacle, le film Impromptu: "Quand j’ai vu le film il y a dix ans, rappelle Marie-Josée Bastien, j’ai été charmée par la proposition du réalisateur et de la scénariste, James Lapine et Sarah Kernochan, qui ont choisi de rendre un peu humains ces personnages, ces mythes-là." Avec le Théâtre les Enfants Terribles, compagnie dont elle est cofondatrice, elle rêve alors d’adapter le film pour le théâtre; en coproduction avec la Bordée, le projet se réalise.

Au travail d’adaptation – environ le tiers du scénario -, Marie-Josée Bastien ajoute une importante portion de création. En plus de reprendre et de fondre des scènes du film, elle ajoute des textes écrits par ces artistes – correspondance, extraits d’oeuvres diverses. Elle invente aussi des scènes, s’inspirant de sa connaissance de ces figures du XIXe siècle, s’inspirant aussi – elle l’avoue avec le sourire – des comédiens qui les incarneront. "Le dernier tiers vient de mon imagination, explique-t-elle. La distribution était faite au moment de l’écriture; ça m’a aidée beaucoup. Les comédiens (Stéphan Allard, Yves Amyot, Véronique Aubut, Fabien Cloutier, Érika Gagnon, Jean-Sébastien Ouellette, Marie-France Tanguay, Réjean Vallée) sont des gens que je connais, avec qui j’ai beaucoup travaillé; et je pensais à eux en écrivant. Ce n’est pas tant physiquement que les comédiens ressemblent aux personnages, c’est surtout dans l’énergie; une énergie que j’avais déjà vue en eux, et que j’avais envie de pousser plus loin."

La pièce Impromptu, ainsi, s’inspire librement du film, et propose même une extrapolation à partir de l’histoire de ces personnages. "Déjà, la scénariste avait pris d’énormes libertés par rapport à la réalité. Musset et Chopin, par exemple, ne se sont jamais rencontrés; ils sont pourtant ensemble tout le long du film. Elle a aussi mélangé un peu les époques. De mon côté, en écrivant, j’ai essayé de créer tous les liens possibles entre chacun; c’est vraiment l’histoire de ce groupe."

En préparant ce spectacle, entourée des concepteurs Christian Fontaine, Denis Guérette, Isabelle Larivière et Harold Rhéaume, Marie-Josée Bastien a nourri sa curiosité et son travail des oeuvres de ces Romantiques pour qui l’art est l’expression, surtout, de l’individu, de ses tourments et de ses passions. La mise en scène s’inspire de toiles de Delacroix, pour "les positions des corps, les postures, le début des scènes, la fin"; et "l’unique trame sonore du spectacle" est composée de pièces de Chopin que joue chaque soir, sur scène, la pianiste Claude Soucy.

"La pièce est faite de vingt-quatre petits tableaux qui s’égrènent, résume la metteure en scène. C’est le récit du séjour en campagne de ces êtres entiers, passionnés. Il y a des hauts et des bas, des côtés plus joyeux ou plus sombres, des scènes se déroulant la nuit, le jour, en groupe ou à deux; c’est comme une espèce de danse. C’est une comédie sur la vie, le plaisir de la vie; c’est très rafraîchissant, réjouissant même."

Du 29 octobre au 23 novembre
À la Bordée
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